Son récit intrigue. Après trois jours d’enquête, les zones d’ombre persistent pour les enquêteurs, qui entendent faire la lumière sur ce qui est arrivé à Lisa, 17 ans, disparue lundi en Mayenne et retrouvée le lendemain soir dans un restaurant de Sablé-sur-Sarthe. La jeune lycéenne a été secourue à environ dix kilomètres de la zone où elle était partie courir. Ce vendredi, la jeune fille doit être de nouveau entendue par les enquêteurs de la gendarmerie.
Une audition cruciale, plus longue que la précédente qui s’était déroulée mercredi matin. La jeune fille était alors encore «alitée et affaiblie», précise le Parisien. Car pour l’instant, rien ne permet de confirmer le récit de la joggeuse. «De nouveaux éléments corroborent les premiers doutes des enquêteurs. Il y a de plus en plus d’incohérences mais il faut être prudent. Elles pourraient aussi s’expliquer par l’état de la jeune femme au moment de sa première audition très brève», affirmait jeudi soir une source proche des investigations au Parisien.
Lors de cette première audition, la jeune femme, qui venait de retrouver sa famille, n’a pas pu donner de détails ni sur ses ravisseurs, ni sur la maison où elle dit avoir été séquestrée pendant vingt-quatre heures. Pas plus sur le trajet emprunté depuis sa fuite jusqu’à trouver refuge dans un restaurant à kebabs de Sablé-sur-Sarthe. Si elle affirmait mardi soir avoir été enlevée par deux hommes qui roulaient à bord d’une camionnette, les enquêteurs peinent à trouver d’éventuels témoins qui auraient aperçu ledit véhicule.
Selon France Télévision, une soixantaine de gendarmes sont toujours sur le terrain pour vérifier l’emploi du temps de la jeune fille. «Des équipes cynophiles ont été aperçues, jeudi, à son domicile et dans les rues du centre-ville de Sablé-sur-Sarthe», précise France 2. Mais toujours aucune interpellation.
Tracé GPS
Les enquêteurs disposent également des écouteurs, de la montre connectée et du téléphone tachés de sang de la jeune fille retrouvés par son père lundi soir. Des objets qui seront soumis à des analyses. La montre GPS a en outre révélé d’importantes informations concernant le trajet de la jeune fille : «Elle indique que Lisa est partie courir à 15 h 49 et a emprunté un chemin qu’elle connaissait et fréquentait régulièrement. […] Son GPS s’est arrêté après 5 minutes et 31 secondes», explique Le Parisien.
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Lundi soir, peu de temps après la disparition de Lisa, un homme a été placé en garde à vue mais il a finalement été mis hors de cause. «Les investigations réalisées ont permis d’éclaircir les éléments ayant motivé cette mesure (de placement en garde à vue, ndlr) et d’écarter l’implication de la personne mise en cause», avait précisé la procureure.
Selon plusieurs médias, l’individu avait appelé les gendarmes à plusieurs reprises pour tenter d’avoir des informations sur la disparition de la jeune fille. De leur côté, les gendarmes ont annoncé mercredi en fin d’après-midi, avoir levé l’important dispositif de 200 militaires mis en place dans le secteur de la disparition de la jeune fille. «Désormais, une soixantaine de gendarmes (sont) engagés dans les investigations» et «les unités gendarmerie locales restent, dans le cadre du service, vigilantes», ont-ils précisé. La traque d’éventuels kidnappeurs a été levée.