Et si, pendant toutes ces années, il avait été juste là ? A Erstroff (Moselle), des ossements ont été retrouvés samedi dans la maison d’un homme mystérieusement disparu il y a quinze ans. Le défunt a été découvert par les nouveaux propriétaires du domicile, racheté en 2023, alors qu’ils y effectuaient des travaux de rénovation. «C’est une dépouille réduite à l’état de squelette […] Elle était dans une dépendance qui est attenante à la maison principale, dans un endroit peu accessible, sous le toit de cette dépendance, dont l’accès était quasiment caché», précise ce lundi 4 novembre le procureur de la République de Sarreguemines Olivier Glady auprès de l’AFP, confirmant une information du Républicain lorrain.
Les restes ont été envoyés à l’Institut médico-légal de Strasbourg pour être identifiés. D’après le procureur, «il est assez vraisemblable» qu’il s’agisse de l’ancien propriétaire de la maison, un homme disparu à l’âge de 81 ans. Ce dernier s’était volatilisé un jour d’épais brouillard, le 14 avril 2009.
Reportage
Comme le raconte le Républicain lorrain, ce mardi-là, l’homme s’était levé, avait déjeuné, préparé comme à son habitude le café de son épouse et avait attendu la camionnette du boulanger. Après avoir salué une dernière fois ses voisins et avoir déposé le pain chez lui, il n’avait plus donné aucun de signe de vie.
L’affaire, restée dans les mémoires, avait secoué les quelque 200 habitants du village. Forêts, communes voisines, étangs… Des battues avaient été organisées pour tenter de retrouver le mineur retraité. Militaires, autorités civiles et locaux avaient à l’époque uni leurs forces. Sans succès.
«Infiltrations d’eau»
Finalement, ce sont quelques gouttes d’eau qui ont peut-être permis de résoudre ce cold case. «C’est en cherchant les causes d’infiltration d’eau de pluie dans la toiture que l’un des propriétaires a accédé un peu par inadvertance à ce réduit, dans lequel il a découvert la dépouille squelettique», rapporte Olivier Glady. Suspendue encore dans les combles, une corde a été retrouvée à proximité du défunt. De quoi amener le procureur à supposer : «La scène […] est évocatrice d’un suicide». La brigade de recherche de Forbach est chargée de l’enquête sur la recherche des causes de la mort.
En 2021, des années après la disparition de l’octogénaire, l’un de ses filles confiait encore au Républicain lorrain : «Ne pas savoir, ne pas pouvoir faire notre deuil, c’est compliqué». L’année précédente, l’épouse de ce dernier était décédée, sans jamais obtenir de réponses à ses questions. Pour ne pas oublier et réunir le couple en dépit des circonstances, la famille avait fait inscrire leurs deux noms sur la même pierre tombale.