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Libération
«Grande opération»

En Nouvelle-Calédonie, 600 gendarmes ont repris le contrôle de la route vers l’aéroport

Gérald Darmanin a annoncé le lancement d’une «grande opération de plus de 600 gendarmes» ce dimanche 19 mai en Nouvelle-Calédonie pour «reprendre» la route entre Nouméa et son aéroport international. Un succès selon Louis Le Franc, le représentant de l’Etat dans le territoire.
Des véhicules blindés de la gendarmerie à Nouméa, samedi. (DELPHINE MAYEUR/AFP)
publié le 19 mai 2024 à 8h31
(mis à jour le 19 mai 2024 à 9h50)

Après une semaine de troubles en Nouvelle-Calédonie et six morts, dont deux gendarmes, l’Etat est passé à l’offensive ce dimanche 19 mai. Quelque 600 gendarmes sont entrés en action pour «reprendre» la route entre Nouméa et son aéroport international, selon les termes de Gérald Darmanin, qui a fait l’annonce de cette «grande opération» samedi soir tard en métropole, dimanche matin tôt en Nouvelle-Calédonie.

« L’opération a permis de reprendre le contrôle de cet itinéraire », indique ce dimanche (matin en métropole, soir en Nouvelle-Calédonie) Louis Le Franc, le représentant de l’Etat sur le territoire. Il a précisé que l’opération avait « duré toute la journée » et qu’elle se prolongerait encore sur « plusieurs jours ». Au total, 600 gendarmes ont participé au démantèlement d’une « soixantaine de barrages » sur les quelque 60km de route entre l’aéroport de La Tontouta et Nouméa. Une quinzaine de ces points « ont été délestés de l’ensemble de leurs déchets. Il en reste encore une bonne quarantaine à traiter ».

«L’ordre républicain sera rétabli, quoi qu’il en coûte», a encore déclaré Louis Le Franc, le haut-commissaire de la République en Nouvelle-Calédonie. «Je veux dire aux émeutiers : stop, retour au calme, rendez vos armes», a-t-il ajouté lors d’un point de presse retransmis par la télévision publique Nouvelle-Calédonie La 1ère.

Une nuit «plus calme» selon les autorités

L’aéroport de La Tontouta est fermé depuis mardi et les vols sont suspendus : son déblocage apparaît comme une priorité pour Paris. Samedi, le gouvernement de Nouvelle-Calédonie avait annoncé que 3 200 personnes étaient bloquées en l’absence de vols, soit parce qu’elles ne pouvaient pas quitter l’archipel, soit parce qu’elles ne pouvaient pas le rejoindre. La fermeture de l’aéroport de La Tontouta est l’une des conséquences de la colère des indépendantistes, provoquée par une réforme du corps électoral de l’archipel du Pacifique sud.

Celle-ci a enclenché un cycle de violences marquées par des jours et des nuits d’incendies, d’affrontements et de barrages. Les violences ont fait six morts, le dernier en date samedi après-midi, un Caldoche (Calédonien d’origine européenne) à Kaala-Gomen, dans la province Nord. Les cinq autres morts sont deux gendarmes et trois civils kanaks, dans l’agglomération de Nouméa.

Dans un communiqué ce dimanche matin, le Haut-commissariat de la République en Nouvelle-Calédonie a fait état d’une nuit «plus calme». «L’État se mobilise pour assurer la protection de la population et rétablir l’ordre républicain», a ajouté la représentation de l’État central. Elle a annoncé l’arrivée prochaine de «plusieurs centaines de forces de sécurité intérieure, de soutien logistique et opérationnel et de sécurité civile», en plus des renforts déjà envoyés.

Mis à jour : à 9h45 avec l’intervention télévisée de Louis Le Franc.