Louis Boyard est-il surveillé par des groupuscules d’extrême droite ? Une enquête préliminaire a été ouverte après la publication de données personnelles du député LFI du Val-de-Marne sur des boucles Telegram liées à l’ultradroite, indique ce mercredi le parquet de Créteil, confirmant une information du Parisien. L’enquête, ouverte le 11 février, a été confiée à la brigade de lutte contre la cybercriminalité (BL2C) de la police judiciaire parisienne.
A lire aussi
Selon le Parisien, des trajets personnels et professionnels de Louis Boyard, avec la précision des horaires, ont été publiés sur ces boucles Telegram. Parmi les messages menaçants, des militants indiquent «savoir quoi faire» avec ces données. Des courriers de menaces de mort ont été envoyés à son domicile et à son bureau de l’Assemblée nationale, selon le quotidien.
Des patrouilles de police ont été mises en place, ainsi qu’une surveillance renforcée autour du domicile du député en raison des «diverses menaces reçues» récemment par l’élu. Cette surveillance s’inscrit dans le «contexte particulier de la réforme des retraites» et d’une demande du ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin d’une «protection renforcée plus globale sur les élus», selon une source proche du dossier.
Les syndicats policiers ironisent
Cette protection policière semble en tout cas faire sourire un certain nombre de syndicats policiers depuis plusieurs jours sur les réseaux sociaux. Le syndicat majoritaire Alliance a notamment publié un visuel compilant des coupures de presse en lien avec le sujet, en interpellant Louis Boyard. «Alors monsieur le député, la police vous semble-t-elle toujours aussi dangereuse ?», peut-on lire. «Rassurez-vous, les policiers assurent la protection des citoyens, même celle de ceux qui les insultent.»
Tête d’affiche de l’autre syndicat majoritaire, Unité SGP Police, Linda Kebbab ironise en publiant les photos d’agents de la BAC94 – censés assurer la protection de Louis Boyard – et commentant : «Visiblement, il se sent plus en sécurité avec des policiers. Sacré imposture». Les policiers n’ont visiblement pas digéré le fait que le député insoumis a déclaré en juin 2022 que «la police tue».
En novembre, Louis Boyard a été la cible d’insultes lancées en direct par Cyril Hanouna lors de l’émission Touche pas à mon Poste. La chaîne C8 a été condamnée jeudi à une amende record de 3,5 millions d’euros de l’Arcom, le régulateur des médias.