Ligne 3 du métro Parisien, un groupe d’une petite dizaine de personnes, au milieu, d’une rame chante, en canon, à gorge déployée : «Nique les juifs et nique ta mère, vive la Palestine […] Nique les juifs et les grands-mères. On est des nazis, on est fiers». Une jeune fille enregistre la scène, braque la caméra de son téléphone sur ses yeux ronds et son rire nerveux, et publié la vidéo mardi 31 octobre, sur le réseau social TikTok. En légende : «Pardonnez mes réactions mais c’est beaucoup trop une dinguerie (les propos ne sont archi pas cautionnés)».
L'édito
Contacté par Libération, le parquet de Paris confirme ce mercredi 1er novembre avoir ouvert une enquête, après avoir été saisi par la préfecture de police pour «des chants, cris et propos antisémites et haineux proférés dans les transports en commun et circulant sur les réseaux sociaux».
L’enquête ouverte pour «apologie du terrorisme», «injure publique liée à une ethnie, une nation, une race, ou une religion déterminée» et «provocation publique à la haine, la violence ou la discrimination raciale», a été confiée au Service régional des Transports.
Propos choquants, inadmissibles, indignes : le préfet de police les a signalés par article 40 au @parquetdeparis.
— Laurent Nuñez (@NunezLaurent) November 1, 2023
➡️ Nous ne laisserons rien passer. Tous les moyens d’investigations sont mis en œuvre pour retrouver rapidement les auteurs. pic.twitter.com/031SpY4nlb
Il s’agit désormais d’identifier et de retrouver les auteurs de ces chants, qui encourent jusqu’à cinq ans de prison et 75 000 euros d’amende pour l’infraction la plus grave d’apologie du terrorisme.
Se disant «scandalisée» et appelant à des «sanctions rapides» contre les auteurs, Valérie Pécresse, présidente de la région Ile-de-France et d’IDF Mobilités, l’autorité organisatrice des transports dans la région, affirme que son entité et la RATP tiennent «toutes les bandes de vidéoprotection [de la rame de métro concernée] à la disposition des enquêteurs de police».
La ligne 3 du métro relie Levallois (Hauts-de-Seine) à Bagnolet (Seine-Saint-Denis), en traversant le centre de la capitale.