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«Entre libertins, on a tendance à être honnête» : le profil de Joseph Cocco, condamné au procès des viols de Mazan

Procès des viols de Mazandossier
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Jugés depuis trois mois à la cour criminelle départementale du Vaucluse, Dominique Pelicot et 50 hommes sont accusés d’avoir violé son ex-épouse sous soumission chimique. Parmi eux, Joseph Cocco, 69 ans, était le seul à comparaître pour agression sexuelle aggravée.
publié le 9 décembre 2024 à 11h03

Pendant plus de trois mois, Libération a suivi le procès des viols de Mazan au tribunal judiciaire d’Avignon. Le principal accusé, Dominique Pelicot, est l’architecte d’un système tentaculaire de violences sexuelles sous soumission chimique, dans le cadre duquel il a violé et fait violer celle qui était alors sa femme, Gisèle Pelicot, par des inconnus recrutés en ligne. A ses côtés, 50 coaccusés se sont succédé à la barre de la cour criminelle départementale du Vaucluse. Libération dresse les profils de ces hommes, la plupart poursuivis pour «viol aggravé», avant le verdict rendu ce jeudi 19 décembre.

Nom : Joseph Cocco

Age : 69 ans

Profession : retraité

Faits : une venue, la nuit du 9 au 10 juin 2020

Statut : comparaît libre après 8 mois en détention provisoire pour «agression sexuelle aggravée»

Peine requise : 4 ans pour «agression sexuelle aggravée»

Verdict : 3 ans d’emprisonnement dont deux ans avec sursis.

Joseph Cocco fait figure d’exception. Il est le seul des 51 hommes poursuivis à comparaître non pas pour «viol» ou «tentative de viol aggravé», mais pour «agression sexuelle aggravée». Ce retraité de 69 ans ne «se reconnaît aucune responsabilité» dans ces violences infligées cette nuit de juin 2020. Et ajoute : «La seule chose est que j’y suis allé sans me poser de question.» Cette nuit-là, un autre coaccusé était présent, Romain V. Joseph Cocco, habitué du libertinage, dit avoir fait confiance à Dominique Pelicot, rencontré sur le site Coco. «Entre libertins on a tendance à être honnête, je n’ai pas eu d’hésitation à passer un moment libertin.» Il se justifie toutefois : «Dans 99 % des cas, l’épouse, vous ne l’avez pas au téléphone auparavant.»

Cet ancien commercial, très «investi» dans son rôle de père auprès de sa fille, a rapidement eu des doutes sur le consentement de Gisèle Pelicot. «Il m’avait dit “elle ne participera pas au début”.» Faute de réaction de sa part à ce qu’il désigne comme «une caresse libertine», il serait parti, non sans être resté une dizaine de minutes. «Si j’avais su qu’il m’avait filmé, ce monsieur, je serais allé le dénoncer.» Entraîneur sportif, il a formé durant plusieurs années les forces de l’ordre au karaté. Cités comme témoins, trois anciens policiers, ayant évolué notamment à la DGSI, sont venus lui apporter leur soutien. Parmi eux, Fabio R. tentait, comme pour le laver des accusations : «Mon métier a été de surveiller et d’écouter les gens. J’ai une capacité à détecter les menteurs.» Un autre arguait même qu’il aurait eu toutes les qualités pour entrer dans la police.