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Justice

Eric Coquerel : la militante Sophie Tissier relance sa plainte pour agression et harcèlement sexuels contre l’insoumis

La militante, ancienne figure des «gilets jaunes», a déposé une nouvelle plainte avec constitution de partie civile à l’encontre du responsable LFI, a-t-on appris ce lundi 24 juin. Sa première plainte avait été classée sans suite en février 2023.
Eric Coquerel à Paris, le 19 octobre 2022. (Albert Facelly/Libération)
publié le 24 juin 2024 à 15h58

Retour devant la justice. La militante Sophie Tissier a déposé une nouvelle plainte à Paris pour agression et harcèlement sexuels à l’encontre du responsable La France Insoumise (LFI) Eric Coquerel, a-t-on appris ce lundi 24 juin. L’enquête ouverte après une première plainte de juillet 2022 de Sophie Tissier avait été classée en février 2023 par le parquet de Paris. Eric Coquerel, qui est actuellement candidat à sa réélection dans la 1ère circonscription de Seine-Saint-Denis, avait alors été entendu en audition libre.

«Ce classement sans suite est encore une fois révoltant, et témoigne du déni de justice permanent que les victimes subissent», écrit Sophie Tissier sur la plateforme de blogs du site Mediapart. De son côté, l’avocate d’Eric Coquerel, Me Olivia Ronen, estime qu’«après un classement sans suite du procureur pour infraction insuffisamment caractérisée et une confirmation manifeste de cette décision par le parquet général, cette plainte avec constitution de partie civile est un non-événement».

Des accusations rendues publiques en 2022

Par sa nouvelle plainte avec constitution de partie civile déposée vendredi 21 juin, une procédure qui vise à obtenir la désignation d’un juge d’instruction, cette ancienne figure des «gilets jaunes» espère «qu’une enquête approfondie soit faite, que les identités des autres victimes soient recherchées et que M. Coquerel soit enfin mis en examen et démissionné de ses fonctions».

Sophie Tissier, 45 ans, avait rendu publiques ses accusations contre Eric Coquerel juste après l’accession de ce dernier, le 30 juin 2022, au poste stratégique de président de la commission des Finances de l’Assemblée nationale. Elle l’accuse de faits «pouvant s’apparenter à une agression sexuelle» datant du 23 août 2014 à Grenoble. En 2022, elle avait ainsi raconté aux enquêteurs que lors d’une soirée dansante, Eric Coquerel avait eu des «gestes appuyés» : «Ses mains étaient collantes et glissaient sur des parties du corps inappropriées […], il effleurait mes fesses à plusieurs reprises.» La militante relatait par ailleurs lui avoir «fait comprendre qu’il [l]’importunait et [l’]indisposait». Plus tard dans la soirée, en boîte de nuit, il l’aurait «prise par la taille et les hanches avec insistance».

La militante affirme avoir saisi le comité de suivi contre les violences sexistes et sexuelles (CVSS) de LFI et avoir été «méprisée» par le parti «depuis des années». L’affaire avait éclaté alors que LFI était critiquée pour sa gestion interne des accusations de violences sexuelles. Eric Coquerel avait reçu le soutien du chef des Insoumis Jean-Luc Mélenchon.