L’enquête visant Eric Coquerel, pour des soupçons d’agression et de harcèlement sexuels, a été classée sans suite, affirme ce lundi une source proche du dossier. La procédure a fait l’objet d’un classement sans suite pour infraction insuffisamment caractérisée le 10 février, a confirmé le parquet de Paris. Les investigations, confiées à la Brigade de répression de la délinquance aux personnes (BRDP), ont conclu qu’il n’existait pas suffisamment d’éléments pour qu’Eric Coquerel fasse l’objet de poursuites pénales.
Le député LFI, président de la commission des Finances à l’Assemblée nationale, était visé depuis juillet 2022 par des investigations du parquet de Paris, après une plainte d’une ancienne figure des gilets jaunes, Sophie Tissier. Elle lui reprochait des comportements déplacés lors d’une soirée en août 2014 à Grenoble. Auprès de Libération, la militante de gauche de 43 ans avait évoqué un comportement «insistant» ce soir-là, «des réflexions graveleuses», qu’il s’était «collé» à elle, malgré le fait qu’elle ait «clairement demandé de [la] laisser tranquille».
«Mme Tissier entend utiliser toutes les voies de droit pour contester ce classement. Elle reste une victime du comportement» qu’elle a dénoncé, a réagi ce lundi son avocat, Me Etienne Lesage. Sophie Tissier avait rendu publiques ses accusations contre Eric Coquerel le 4 juillet, quelques jours après l’accession de ce dernier, le 30 juin, au poste stratégique de président de la commission des Finances de l’Assemblée nationale.
Analyse
De son côté, Eric Coquerel, s’était défendu de tout «gestes de drague agressive» ou de «drague lourde». Il avait notamment critiqué des «rumeurs» qui allaient faire «pschitt» et «n’exclu[ait] pas» une plainte pour diffamation. Le député insoumis de Seine-Saint-Denis avait refusé de se mettre en retrait le temps de l’enquête, comme le lui demandait notamment la députée écologiste et militante féministe Sandrine Rousseau. Il n’est «coupable de rien du tout» et «fait l’objet d’une rumeur et d’une opération politique», avait asséné Jean-Luc Mélenchon.
Le patron des Insoumis est la cible de critiques depuis plusieurs mois pour son positionnement face aux affaires de violences sexistes et sexuelles au sein de son mouvement. S’il avait affirmé à Libération en juillet 2022 «faire le choix» de «décider de croire la parole des femmes», Jean-Luc Mélenchon a depuis systématiquement brandi la présomption d’innocence dans les accusations à l’encontre de Taha Bouhafs, d’Eric Coquerel et d’Adrien Quatennens. Ce dernier a été condamné mi-décembre à quatre mois de prison avec sursis pour une gifle qu’il a reconnu avoir infligée à son ex-épouse.
Mise à jour : à 17 h 26, avec davantage de contexte.