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Rebelote

Escroquerie à la taxe carbone : le «roi de l’arnaque» Marco Mouly arrêté à Rome

L’affairiste multi-condamné a été interpellée dimanche 30 mars en vertu d’un mandat d’arrêt. En novembre à Paris, il avait écopé en son absence de trois ans de prison.
Marco Mouly au tribunal de Paris, le 13 mars 2024. (Thomas Samson/AFP)
publié le 31 mars 2025 à 15h21

C’est la fin de quatre mois de cavale. Marco Mouly, figure de l’escroquerie à «la taxe carbone», a été interpellé dimanche 30 mars à Rome en vertu d’un mandat d’arrêt, a-t-on appris ce lundi 31 mars de source proche du dossier. Agé de 59 ans, il avait été condamné en son absence le 12 novembre à Paris à trois ans de prison pour avoir organisé son insolvabilité afin de ne pas rembourser ses dettes judiciaires. Un mandat d’arrêt avait été délivré alors à son encontre par le tribunal.

Marco Mouly a été interpellé dans la capitale italienne à sa descente d’avion, a-t-il été précisé. Interrogé par l’AFP, son avocat, Me Philippe Ohayon, a dit «espérer qu’il aura droit à un procès équitable».

Surnommé le «roi de l’arnaque», Marco Mouly, de son vrai nom Mardoché Mouly, avait été remis en liberté le 2 novembre après un retour en prison en mars de la même année à la suite d’une révocation partielle d’une peine de sursis datant de 2019. Dans l’affaire jugée le 12 novembre, il lui était notamment reproché d’avoir minoré ses droits d’auteur dans des contrats d’édition, principalement pour le livre dont il a été le coauteur, la Cavale (2022), ou encore d’avoir dissimulé des revenus dans le cadre d’un contrat d’influenceur pour l’ancienne «papesse de l’influence» Magali Berdah et son mari Stéphane Teboul. Il était également jugé pour avoir créé une société, la SAS I Trade, sans véritable activité économique. Dans cette procédure, il a été reconnu coupable d’abus de bien social.

«Particulière ingéniosité»

Le tribunal avait dénoncé la «duperie» mise en place par Marco Mouly au «préjudice de la société dans son ensemble», soulignant une «particulière ingéniosité» de son mode opératoire et la création d’un siège social fictif «afin de tromper» les services d’insertion et de probation de la pénitentiaire qui le suivaient. Fin juin 2017, il avait été condamné en appel à huit ans d’emprisonnement ainsi qu’à un million d’euros de dommages et intérêts dans l’affaire dite de la «taxe carbone», vaste fraude à la TVA sur le marché des droits à polluer, parfois surnommé le «casse du siècle».

Il avait également été condamné solidairement avec les autres coprévenus à payer une amende de plus de 283 millions d’euros à l’Etat français. Cette vaste fraude a donné lieu en 2021 à un documentaire de Guillaume Nicloux intitulé les Rois de l’arnaque dans lequel il tenait une place de choix, ou encore à la série française D’argent et de sang (2023).