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Justice

Etats-Unis : un juge californien soupçonné d’avoir tué sa femme avec l’une de ses 47 armes à feu

Le magistrat de 72 ans a été retrouvé ivre chez lui ainsi que sa femme, tué d’une balle dans la poitrine. La police a constaté un impressionnant arsenal de 47 armes à feu et 26 000 munitions.
Le juge Jeffrey Ferguson de la Cour supérieure du comté d'Orange, lors d'une audience au Centre de justice pénale Clara Shortridge Foltz, mardi 15 août 2023, à Los Angeles. (Damian Dovarganes/AP)
publié le 16 août 2023 à 11h10

«Je ne serai pas là demain. Je serai en détention» : c’est le message envoyé par un juge de Californie à son greffier. Le magistrat de 72 ans, Jeffrey Ferguson, a comparu mardi 15 août devant un tribunal de Los Angeles, soupçonné d’avoir tué sa femme en étant ivre. Le juge a été arrêté chez lui, où la police a retrouvé le cadavre de sa femme avec une balle dans la poitrine et un impressionnant arsenal de 47 armes à feu et 26 000 munitions. Lors de son audience préliminaire, l’homme a plaidé non coupable.

Selon l’accusation, Jeffrey Ferguson, juge depuis 2015, sentait fortement l’alcool lors de son interpellation et aurait lâché aux policiers : «Eh bien, je crois que j’en ai fini pour un moment.» Une dispute conjugale entre Jeffrey Ferguson et sa femme Sheryl, 65 ans, a éclaté le 3 août dernier dans un restaurant chic d’Anaheim, près de Los Angeles. Le juge a alors «pointé son doigt vers sa femme en imitant une arme à feu», a expliqué le procureur. Le couple a poursuivi son altercation à la maison et Sheryl aurait alors lâché «quelque chose du genre : […] Pourquoi tu ne pointes pas une vraie arme à feu sur moi ?», a ajouté le procureur. Le juge a alors «sorti son pistolet de son étui à la cheville et lui a tiré dessus» à bout portant, selon l’accusation.

Face aux secouristes, qu’il a lui-même appelés, Jeffrey Ferguson a refusé de dire si c’était bien lui qui avait tiré. Mais le juge s’est confessé auprès de son greffier et de son huissier, à qui il a envoyé un SMS, selon l’enquête. «J’ai perdu la tête. Je viens de tirer sur ma femme. Je ne serai pas là demain. Je serai en détention. Je suis vraiment désolé», a-t-il écrit dans ce message, lu par le procureur à l’audience. Il possédait cependant ces armes à feu de manière légale. «Il s’agit d’un tir involontaire et accidentel et non d’un crime», a assuré mardi son avocat, Paul Meyer, à la presse. Le juge a été libéré sous caution, avec interdiction de boire de l’alcool. Il doit comparaître à nouveau devant le tribunal le 30 octobre.