Il aura suffi de quelques jours pour que, derrière les apparences initiales d’une affaire de délinquance à la fois banale et hyperinflammable, se dessine la piste, tout aussi explosive, d’une opération d’ingérence étrangère. A l’origine : des étoiles de David marquées au pochoir à la peinture bleue sur des murs franciliens. Un symbole ambigu, qui peut évoquer aussi bien le drapeau d’Israël que l’étoile jaune de sinistre mémoire, et qui va provoquer, dans un contexte de tensions liées à la guerre au Proche-Orient et de montée des actes antisémites en France, un émoi national. A l’arrivée : un couple de ressortissants moldaves arrêté à l’issue d’une première action avortée, puis expulsé ; un second couple envolé une fois son forfait accompli ; un homme d’affaires de la même nationalité, notoirement prorusse, soupçonné d’avoir été leur commanditaire. De quoi soupçonner une opération organisée, discrète, mais aussi peu coûteuse, entre trajets low-cost et nuits en hôtel familial. A quoi s’ajoute la diffusion à grande échelle, sur les réseaux sociaux, de photos des tout premiers tags, menée par un réseau de propagande russe et condamnée «avec fermeté», le 9 novembre, par le ministère français des
Enquête
Etoiles de David : derrière les tags en Ile-de-France, l’ombre de l’ingérence
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En plein conflit entre Israël et le Hamas, la découverte fin octobre de symboles peints en Ile-de-France avait suscité l’émoi. L’hypothèse privilégiée est aujourd’hui celle d’une opération organisée depuis l’étranger à des fins de déstabilisation, via des ressortissants moldaves, et relayée par un réseau de propagande russe. «Libération» retrace le déroulé d’événements aux ramifications encore floues.
Des agents municipaux nettoient les murs d'immeubles recouverts d'étoiles de David bleues, à Paris, le 31 octobre. (Riccardo Milani/Hans Lucas. AFP)
Publié le 17/11/2023 à 21h17
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