Voilà une dizaine de jours qu’Héléna Cluyou, 21 ans, avait disparu. Jeudi, un corps calciné a été retrouvé dans le Finistère. Le procureur de la République de Brest a confirmé samedi qu’il s’agissait bien de la jeune élève infirmière disparue le dimanche 29 janvier après une soirée en boîte de nuit. «Les analyses génétiques confirment que le corps retrouvé jeudi est bien celui d’Héléna Cluyou», a déclaré le procureur de la République de Brest Camille Miansoni, en ouverture de sa conférence de presse samedi matin. Si l’autopsie a permis de déterminer que «le corps a été brûlé après le décès», elle n’a «malheureusement» pas permis «d’établir avec précision la cause du décès», a-t-il poursuivi. «L’état du corps n’a pas permis de repérer des traces tangibles de violences, peut-être que les analyses à venir nous permettront d’en savoir davantage», a ajouté le magistrat.
Le corps a été découvert au sud de Brest où des enquêteurs menaient des recherches. «On travaille sur beaucoup d’hypothèses, on fait des levées de doute. C’est compliqué car c’est immense, les recherches ne font que commencer. On ne lâchera rien tant qu’on ne l’aura pas retrouvée», expliquait un policier de la police judiciaire de Brest un peu plus tôt dans la journée de jeudi.
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Le principal suspect, qui était dans le coma après une double tentative de suicide, est décédé jeudi, selon des sources proches de l’enquête. Il n’a pas pu être entendu par les enquêteurs. Ce Brestois de 36 ans avait confié à son père avoir «commis une bêtise», lui avoir dit «que sa vie était finie, que c’était un accident», «sans qu’il ne puisse apporter de précisions sur ce que c’était ni cette bêtise, ni cet accident», avait expliqué le procureur de Brest, Camille Miansoni lors de sa conférence de presse du 5 février.
Héléna Cluyou, jeune élève infirmière qui aurait dû fêter ses 21 ans le 1er février, n’avait plus donné signe de vie depuis dimanche 29 janvier à 5 h 20 du matin, à sa sortie du One Club, une discothèque du port de Brest. Le véhicule du suspect a été retrouvé incendié la semaine dernière, sans que l’on retrouve de corps à l’intérieur. Selon des informations de la presse, le téléphone du suspect aurait notamment borné à Pont-de-Buis.
Poursuite de l’enquête
L’identification de la victime et l’autopsie ne «signifient pas la fin des investigations», lesquelles «vont se poursuivre pour déterminer avec le plus de précision possible le scénario qui a conduit à ce décès». Le travail des enquêteurs a en revanche permis d’apporter des éléments sur la conduite du suspect, décrit dans la presse régionale comme étant un homme travaillant dans la restauration, «fêtard», «tombeur», «accroc aux filles» et «sans limite quand il est ivre».
Alors que la trace de la jeune femme se perdait après une dernière image de vidéosurveillance, prise à 06 h 42 du matin, la montrant marchant dans une rue de Brest, «nous savons que ce dimanche aux alentours de 06 h 45 […] a pu s’opérer une rencontre entre le suspect et cette victime», a expliqué le magistrat.
«Aucun élément ne permet d’établir qu’ils se connaissaient», a cependant précisé le magistrat au sujet de la victime et du suspect. «Il a pu être établi que […] immédiatement après, le suspect s’est déplacé dans le secteur de Locmaria-Plouzané (à l’ouest de Brest, ndlr) et y est resté un certain temps, au moins jusqu’à 09 h 30 environ», a-t-il détaillé.
Le jeudi suivant, très tôt, le suspect a pris la route menant à la presqu’île de Crozon et a acheté sur son chemin, vers 06 h 15, «quatre litres d’essence» dans un Super U au Faou. Ce travail de traçage des déplacements du suspect a permis de localiser «un secteur sur lequel se sont concentrées les recherches, en particulier jeudi dernier», qui ont abouti à la macabre découverte.
L’enquête a aussi permis de déterminer que le corps de la victime avait séjourné dans le coffre de la voiture du suspect, véhicule retrouvé ensuite incendié dans un quartier sensible de Brest. Parmi les zones d’ombre à éclaircir figurent également l’endroit où le corps a pu être conservé avant d’être brûlé ainsi que les éventuelles violences subies par la victime, a expliqué le magistrat.
Selon le procureur, le suspect était une «personne socialement et professionnellement insérée», qui «n’était pas dans les radars de la justice». Il a toutefois fait état d’une «procédure ancienne» pour harcèlement sexuel en 2017, dans une autre région. Celle-ci avait été classée sans suite, faute «d’éléments suffisants pour le mettre en cause».
Mise à jour le 11 février à 16h03 avec plus d’éléments sur l’enquête.