L’avocate, ex-magistrate et ex-député EE-LV au Parlement européen, livre à «Libération» son analyse suite à la condamnation de Nicolas Sarkozy pour «corruption» et «trafic d’influence».
Comment analysez-vous ce jugement sans précédent qui a vu Nicolas Sarkozy devenir ce lundi le premier ancien président de la Ve République condamné à un an de prison ferme pour «corruption» et «trafic d’influence» dans l’affaire dite des «écoutes» ?
Oui, Jacques Chirac avait été aussi condamné par la justice, en décembre 2011. Mais il avait été condamné à deux ans de prison avec sursis, notamment pour détournement de fonds publics, dans le dossier des emplois fictifs de la ville de Paris. Mais là, on a franchi une étape supplémentaire, avec une peine qui reflète la gravité des faits reprochés à Nicolas Sarkozy.
Un changement d’échelle ?
Le plus important, c’est que nos institutions fonctionnent. La justice, indépendante, vient de condamner un ancien président de la République, un avocat à la carrière brillante, un magistrat admiré. La justice passe et n’a pas tremblé. Il y a eu un moment de crainte après l’affaire Elf en 2002. Si d