Un rapport de l’Inspection générale de la justice publié ce jeudi 1er août consacré à l’évasion de Mohamed Amra pointe du doigt un «déficit» de communication entre les différentes autoritaires judiciaires, pénitentiaires et les enquêteurs. «L’analyse de la coordination et du partage d’informations entre l’ensemble des services et autorités ayant eu à connaître des activités illicites de Mohamed Amra révèle un fort cloisonnement», écrivent les auteurs du rapport de 61 pages, dont certaines ont été occultées en raison du secret des investigations en cours.
L’IGJ souligne que «les modalités de gestion de la détention de Mohamed Amra», un trentenaire qui a basculé progressivement de «la moyenne délinquance» au «grand banditisme», «ont évolué vers un renforcement progressif» en raison de «l’évolution des éléments judiciaires connus des établissements et des incidents disciplinaires relevés à son encontre». Toutefois, «la coordination concrète des différents acteurs relativement à la situation de Mohamed Amra a pâti d’un déficit de centralisation et d’analyse susceptible de révéler son réel profil, à tel point qu’il a été considéré par chaque autorité judiciaire comme un détenu ordinaire» et non comme un détenu particulièrement signalé.
Enquête
L’évasion du prisonnier, qui s’est déroulée le 14 mai au péage d’Incarville, dans l’Eure, a été particulièrement violente : lors de l’attaque du fourgon transportant Amra, deux agents pénitentiaires ont été tués, et trois autres blessés, dont deux grièvement. Eric Dupond-Moretti, ministre de la Justice, qui avait confié fin mai une enquête à l’IGJ, a souligné que le rapport formulait 17 recommandations «pour répondre au besoin impérieux d’améliorer le partage d’information entre les services enquêteurs, l’autorité judiciaire, l’administration pénitentiaire et les services de renseignement».