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A la barre

Fausses dénonciations de tags antisémites : «Ma fille a proposé de faire les graffitis nous-mêmes»

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Lors d’une audience difficile à suivre, Nancy S., poursuivie pour avoir dénoncé des tags antisémites qu’elle aurait elle-même réalisés, a accusé sa fille adoptive de 16 ans d’être à l’origine des graffitis. Le parquet a requis une peine d’un an de prison ferme.
L'immeuble du XIe arrondissement de Paris où Mireille Knoll a été assassiné en 2018 et où des tags antisémites ont été découverts ces derniers mois. (Christophe Maout/Libération)
publié le 1er avril 2025 à 10h27

On sort de là en ayant appris beaucoup mais avec le sentiment d’en savoir moins. Nancy S., 50 ans, toute de jean vêtue, était jugée en renvoi de comparution immédiate ce lundi 31 mars devant la deuxième section de la 23e chambre du tribunal correctionnel de Paris pour avoir dénoncé pendant de long mois des tags antisémites faits à son encontre alors qu’elle en serait elle-même l’auteure. Mais, dans le récit de cette mère adoptive de confession juive, tout est bien plus complexe.

Pourtant, l’idée de départ était très simple. Déprimante, révoltante, dégoûtante, mais tristement banale : dans un climat de montée de l’antisémitisme en France, consécutif à l’attaque du 7 Octobre (les derniers chiffres de l’Intérieur relèvent un triplement des actes antijuifs entre 2022 et 2024, passant de 436 à 1 570), des tags injurieux et menaçants sont découverts dans son immeuble par une habitante du XIe arrondissement de Paris. Nombre d’inscriptions – croix gammées, «meurs sale juives (sic)» – et de lettres anonymes sont constatées par des policie