On sort de là en ayant appris beaucoup mais avec le sentiment d’en savoir moins. Nancy S., 50 ans, toute de jean vêtue, était jugée en renvoi de comparution immédiate ce lundi 31 mars devant la deuxième section de la 23e chambre du tribunal correctionnel de Paris pour avoir dénoncé pendant de long mois des tags antisémites faits à son encontre alors qu’elle en serait elle-même l’auteure. Mais, dans le récit de cette mère adoptive de confession juive, tout est bien plus complexe.
Pourtant, l’idée de départ était très simple. Déprimante, révoltante, dégoûtante, mais tristement banale : dans un climat de montée de l’antisémitisme en France, consécutif à l’attaque du 7 Octobre (les derniers chiffres de l’Intérieur relèvent un triplement des actes antijuifs entre 2022 et 2024, passant de 436 à 1 570), des tags injurieux et menaçants sont découverts dans son immeuble par une habitante du XIe arrondissement de Paris. Nombre d’inscriptions – croix gammées, «meurs sale juives (sic)» – et de lettres anonymes sont constatées par des policie