Le commanditaire présumé d’un faux mariage samedi à Disneyland Paris, un citoyen britannique qui jouait le rôle du marié censé épouser une enfant, a été mis en examen et écroué pour escroquerie, abus de confiance, blanchiment et usurpation d’identité, a indiqué ce mardi 24 juin au matin le parquet de Meaux. Le juge d’instruction l’a également placé sous le statut de témoin assisté pour le fait de corruption de mineur.
La justice française a appris, sur information des autorités britanniques, que cet homme de 39 ans «aurait été condamné par le passé notamment pour des infractions à caractère sexuel sur des mineurs», note dans son communiqué le procureur de Meaux, Jean-Baptiste Bladier. Il est d’ailleurs recherché dans son pays pour un manquement aux obligations du fichier britannique des auteurs d’infractions sexuelles auquel il est inscrit, précise le document.
Cet homme jouait «le rôle du marié après avoir été maquillé de manière professionnelle afin d’afficher un visage totalement différent du sien», avait précisé dimanche Jean-Baptiste Bladier.
Une ressortissante lettone de 24 ans qui a joué le rôle de la sœur de la mariée lors de l’événement a été placée sous le statut de témoin assisté.
La justice cherche encore à éclaircir les circonstances de ce faux mariage organisé samedi à l’aube dans le complexe touristique privatisé pour l’occasion, à une trentaine de kilomètres à l’est de Paris, en Seine-et-Marne.
«Cérémonie fictive destinée à être filmée à titre privé»
L’événement avait provoqué l’émoi car la prétendue mariée s’était révélée être une fillette ukrainienne de 9 ans et parmi la centaine de figurants, tous n’étaient pas informés que les noces n’étaient pas réelles, selon une source policière.
Les investigations, menées «au départ sous la qualification de violences sur mineure de 15 ans et escroquerie», ont révélé que «ce “mariage” était en réalité une cérémonie fictive destinée à être filmée à titre privé», selon les précisions fournies dimanche par le procureur.
Le commanditaire britannique aurait «recruté, avec l’aide d’une citoyenne lettone, d’autres ressortissants lettons pour assurer le bon déroulement de l’événement, ainsi qu’une centaine de figurants français, faussement présentés à la société Disneyland Paris comme étant les invités du mariage», a indiqué le parquet.
Le procureur avait précisé dimanche que l’enfant ukrainienne, arrivée en France deux jours avant l’événement, n’avait subi «aucune violence, ni physique ni sexuelle» et «n’a pas été forcée à jouer ce rôle» de mariée.
Pour le parquet, la société Disneyland Paris a été trompée, «l’organisateur ayant usurpé l’identité d’un ressortissant letton et utilisé des faux documents pour obtenir la conclusion du contrat de privatisation du parc».
L’événement devait se dérouler entre 5 heures et 7 heures, en dehors des heures d’ouverture au public, sur les lieux privatisés «pour un coût total de 130 000 euros», selon une source policière. Mais Disneyland Paris a assuré dans un communiqué dimanche que le faux mariage avait «été immédiatement annulé» par ses équipes «après l’identification d’importantes irrégularités».