Il y a d’abord eu le bruit. Les cris d’une femme, suivis de deux détonations, entendus par plusieurs riverains et jusqu’à 100 m plus loin, dans la salle d’attente du cabinet médical de l’avenue Carnot, à Mérignac (Gironde). Il y a ensuite eu la vision de l’horreur, figée par plusieurs témoins et consignée dans le rapport d’un brigadier de police. Celle d’une «femme allongée sur le trottoir, avec un homme au-dessus, agitant un bidon blanc, et arrosant d’abord la tête puis [son] corps». Puis, il y a eu le briquet, la fumée et les flammes, qu’un voisin voulut empêcher en se précipitant sur l’homme tandis que «la victime criait». Avant d’y renoncer sous la menace d’une arme de poing et d’un fusil de chasse. Un peu après 18 heures, ce 4 mai, Mounir B., tuait sa femme Chahinez Daoud, 31 ans, sur le trottoir, à quelques mètres de la maison où elle vivait avec ses trois enfants.
Quelques instants après, l’homme de 44 ans incendie une partie du petit pavillon. L’aîné des deux enfants de Chahinez issus d’une précédente union, âgé de 13 ans et présent dans le logement, s’enfuit dans la rue. Mounir B. se dirige, lui, vers l’appartement tout proche d’Amira T., l’une des meilleures amies de sa femme. Dans une audition, elle raconte un glaçant face-à-face. «Mounir a pris l’arme par le canon, a soulevé l’a