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Divergences

Femme voilée disant avoir été agressée à Reims : «Le caractère anti-musulman pas démontré», selon le procureur

L’adolescent de 17 ans interpellé conteste la version de la jeune fille qu’il connaissait avant l’altercation. Il a été remis en liberté après son audition ce samedi.
L'altercation a eu lieu jeudi dans le quartier de Croix-Rouge, en banlieue de Reims. (Denis Allard/Libération)
publié le 21 juin 2025 à 20h26

Un adolescent accusé par une jeune femme voilée de l’avoir agressée jeudi à Reims a été auditionné samedi matin puis remis en liberté. «Le caractère anti-musulman» de leur altercation «n’a pas été démontré», selon le procureur de Reims, François Schneider. Agé de 17 ans, le suspect «conteste la version de la jeune fille», a précisé François Schneider dans une communication à la presse.

Cette femme voilée de 20 ans a porté plainte, disant avoir été agressée jeudi soir à Reims par un groupe de personnes, dont l’une lui aurait demandé de retirer son voile et l’aurait frappée. «A ce stade, le caractère anti-musulman n’a pas été démontré, les versions des uns et des autres étant divergentes», a souligné François Schneider. La victime «ne s’est pas présentée aux UMJ [unités médico-judiciaires, ndlr] et ne répond plus aux enquêteurs», a-t-il ajouté.

«Elle aurait enlevé son voile pendant l’altercation»

Selon le procureur, le jeune homme interpellé était jeudi soir «avec des amis non identifiés à discuter de religion». Parlant d’une autre fille, l’un de ses amis aurait dit : «Pourquoi elle est voilée celle-là», des propos que la victime, qui passait à ce moment-là, aurait cru lui être destinés. Le jeune interpellé affirme que c’est la victime, qu’il connaît et qui «l’aurait insulté il y a quelque temps» à cause d’un «conflit bénin» entre lui et la sœur de cette dernière, qui «l’aurait frappé et il se serait défendu», a encore rapporté François Schneider. «Il ne lui aurait pas arraché le voile, mais c’est elle qui l’aurait enlevé dans l’altercation», a-t-il dit.

L’adolescent a été remis en liberté dans l’attente de la poursuite de l’enquête, comprenant l’identification et les auditions des témoins de la scène. «En l’absence de circonstance aggravante et d’ITT» (incapacité totale de travail), ce sont des faits simplement «contraventionnels», a indiqué le procureur.

Vendredi, la gauche s’était promptement emparée de l’affaire sur les réseaux sociaux, du chef de file de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon au premier secrétaire du PS Olivier Faure, croyant y voir une agression à caractère «islamophobe».