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Libération
Reportage

Fêtes de quartier, offres d’emploi, petits coups de main : à Bagnols-sur-Cèze, le narcotrafic déroule son «pouvoir social»

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Dans cette commune du Gard, la distribution d’un tract attribué à des dealeurs proposant leurs services aux habitants a fait grand bruit cet été. Une histoire qui semble s’inscrire plus largement dans une volonté des réseaux de drogue d’acheter la paix sociale pour prospérer.

Dans le quartier des Escanaux, à Bagnols-sur-Cèze (Gard), le 4 septembre 2025. Au loin, la tour G2 vouée à la démolition. (Patrick Gherdoussi/Libération)
Publié le 30/09/2025 à 18h54

Cocaïne, cannabis, MDMA, ecstasy et… services à la personne ? Début août, un tract supposément écrit par des dealeurs zélés à l’attention d’habitants du quartier prioritaire des Escanaux, dans la ville de Bagnols-sur-Cèze (Gard), a été relayé par de nombreux médias français. Ils ont repéré la lettre dans les pages du dernier rapport en date de l’Office anti-stupéfiants (Ofast) sur l’état de la menace dans l’Hexagone, publié fin juillet.

Appelant à un «climat serein et solidaire», la missive s’ouvre par une amende honorable à destination des riverains, au sujet des «nuisances sonores» et des «éventuelles dégradations». Les auteurs proposent ensuite de mettre à disposition des jeunes «motivés» pour des petits bricolages ou encore des bras bienvenus pour monter les courses dans les étages. «Si vous avez besoin d’aide, quelle qu’elle soit, que ce soit sur le plan financier ou pour toute autre difficulté, nous vous invitons à vous adresser à nous», assurent les expéditeurs. «La Gitanie», peut-on lire en signature au bas de l’annonce, soit la griffe du nom du réseau de trafiquants