Vingt-trois ans de procédure, un délai que la procureure elle-même a décrit comme «affolant» lors du procès, mais une condamnation en fin de compte. La branche française du groupe Adecco, numéro 1 mondial de l’intérim, a été reconnue coupable de fichage racial et de discrimination à l’embauche par le tribunal de Paris, ce mercredi 13 mars, pour avoir mis en place un système de discrimination fondé sur la couleur de peau dans une agence de recrutement parisienne. L’entreprise a été sanctionnée d’une amende de 50 000 euros, conformément aux réquisitions du parquet. Deux anciens directeurs de l’agence ont également été condamnés, à une amende de 10 000 euros chacun, dont 7 000 euros avec sursis, au terme d’une procédure marquée par une ordonnance de non-lieu rendue par un juge d’instruction en 2017 puis invalidée par la chambre de l’instruction.
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L’affaire avait éclaté au tournant du XXIe siècle, lorsque Gérald Roffat, jeune stagiaire dans une agence de recrutement Adecco du quartier Montparnasse à Paris, avait dénoncé des faits de discrimination auprès de SOS Racisme. L’association avait soutenu le lanceur d’alerte dans sa démarche et déposé plainte en février 2001. «Au début de mon stage, j’ai reçu les consignes [relatives au traitement informatique des nouvelles candidatures, ndlr] de la part d’un autre stagiaire. Lorsque la personne qui arrivait présentait bien, je devais inscrire PR1, puis PR2 si elle présentait un peu moins bien. Lorsqu’il s’agissait d’une