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Fin de l’opération Barkhane au Sahel, quatre mois ferme pour le gifleur, la nasse dans les manifs jugée illégale… L’essentiel de l’actu de ce jeudi

Emmanuel Macron giflé lors d'un déplacement à Tain-l’Hermitagedossier
Retrouvez ici l’essentiel de l’actualité de ce jeudi.
Un soldat français de la force Barkhane Force au Sahel, le 26 mars 2019. (Daphné Benoît /AFP)
publié le 10 juin 2021 à 21h03

L’actu

Une gifle au Président et c’est direct la prison. Ce jeudi après-midi au tribunal de Valence, Damien T. a été reconnu coupable de «violences sans incapacité sur personne dépositaire de l’autorité publique» pour avoir giflé Emmanuel Macron mardi à Tain L’Hermitage dans la Drôme. Le tribunal a détaillé le profil du jeune homme, fasciné par les arts martiaux et la fachosphère. «Je ne l’apprécie pas, il s’est dirigé droit vers moi, quand j’ai vu son regard tout à fait sympathique et menteur, qui voulait faire de moi un de ses électeurs, j’ai été empli de dégoût, ça a fait naître en moi un profond sentiment d’injustice, a détaillé Damien T. J’aurais eu du mal à rentrer chez moi la tête haute en me disant : «J’ai juste serré la main d’Emmanuel Macron», a expliqué le prévenu. Qui a écopé de dix-huit mois de prison, dont quatre fermes, avec mandat de dépôt : il a donc été incarcéré dès sa sortie du tribunal. Sa peine est assortie d’une obligation de recevoir des soins psychologiques, d’une interdiction de détenir des armes pendant cinq ans. Il est en outre privé pendant trois ans de ses droits civils et civiques, et de manière définitive de la possibilité d’exercer des fonctions publiques. Il a dix jours pour faire appel. Notre article.

L’opération militaire Barkhane au Sahel, c’est terminé. «Une transformation profonde» de la présence militaire française au Sahel. C’est ce qu’a précisé le chef de l’Etat lors d’une conférence de presse organisée à Paris la veille du G7 qui doit se dérouler au Royaume-Uni. La France évoque un «changement de modèle» afin de permettre «une opération d’appui aux armées des pays qui le souhaitent et la mise en œuvre d’une alliance internationale concentrée sur la lutte contre le terrorisme.» Quelque 5 100 soldats Français sont toujours déployés et combattent contre les djihadistes affiliés à l’Etat Islamique et à Al-Qaida. Depuis 2013, l’armée française est déployée dans cette zone et cinquante soldats ont été tués. La mort brutale d’Idriss Déby au Tchad et le deuxième coup d’Etat en neuf mois au Mali, pays central de l’opération Barkhane, ont compliqué la situation. Notre article.

Pour Macron, les laboratoires doivent eux aussi participer aux dons vers les pays pauvres. A la veille de l’ouverture du G7 au Royaume-Uni, le président de la République s’est exprimé au sujet de la stratégie internationale : il a appelé les laboratoires pharmaceutiques à donner 10% des doses de vaccin aux pays pauvres et encouragé le développement de l’aide vaccinale contre le Covid-19 en Afrique. «Les Etats ont massivement financé la recherche et l’achat de doses» et «il est légitime que l’industrie pharmaceutique contribue de manière proportionnée à cette solidarité», a-t-il jugé.

Le Conseil d’Etat juge illégale la technique policière de la nasse. Et au passage, la plus haute juridiction administrative du pays taille dans la loi Sécurité Globale : quatre points essentiels du schéma national du maintien de l’ordre ont été visé. Après la censure partielle du symbolique article 24 de la PPL sécurité globale, c’est la technique des «nasses» consistant à entourer les manifestants qui est considérée comme illégale. «L’encerclement d’un groupe de manifestants est prévu par le schéma national pour contrôler, interpeller ou prévenir la poursuite de troubles à l’ordre public, décrit le Conseil. Si cette technique peut s’avérer nécessaire dans certaines circonstances précises, elle est susceptible d’affecter significativement la liberté de manifester et de porter atteinte à la liberté d’aller et venir. Le texte ne précise toutefois pas les cas où il serait recommandé de l’utiliser. Le Conseil d’État annule ce point car rien ne garantit que son utilisation soit adaptée, nécessaire et proportionnée aux circonstances.» «Des modifications seront apportées pour permettre d’atteindre les objectifs voulus par le texte, tout en respectant les orientations de la décision du Conseil d’Etat», a-t-on commenté du côté du ministère de l’Intérieur. Notre article.

Affaire Julie Douib : aux assises de Bastia, la chronique d’un féminicide annoncé. Accusé d’avoir tué son ex-compagne, Bruno Garcia-Cruciani, 44 ans, comparaît depuis jeudi devant les assises de Bastia. En 2019, l’affaire avait indigné l’opinion et suscité une vaste mobilisation contre les violences faites aux femmes. Pendant près d’une semaine, les jurés de la cour d’assises de Haute-Corse vont plonger dans l’histoire du féminicide «numéro 30» (sur les 146 commis en 2019), celui qui a choqué l’opinion publique, ouvert la voie au Grenelle contre les violences conjugales et dont la mécanique est considérée comme un cas d’école. Plus d’infos ici.

Procès de l’attentat des Champs-Elysées : Xavier Jugelé est une «immense perte pour la police». A la barre de la cour d’assises spéciale de Paris, les proches du policier tué le 21 avril 2017 ont dressé le portrait d’un homme joyeux, bon vivant et surtout investi d’une volonté sans faille de servir la patrie. Pour son collègue Ludovic Tevelle, blessé lors de l’attaque, Xavier Jugelé est mort en «héros» et a évité un carnage : «Il nous a tous sauvés en donnant sa vie car si on n’avait pas entendu ces premiers tirs, on n’aurait jamais vu à temps le terroriste.» La douleur d’avoir «perdu un homme» n’a pourtant jamais quitté les cinq collègues. Tour à tour à la barre, ils répètent la même phrase, chaque fois aussi tranchante : «Nous sommes partis à six et nous sommes rentrés à cinq.» Notre article.

Prêts toxiques Helvet Immo : la Cour de justice de l’UE se range du côté des clients lésés. Le match est loin d’être plié entre BNP Personal Finance et les clients qui avaient souscrit les prêts immobiliers Helvet Immo, octroyés en francs suisses mais remboursables en euros, de la filiale de la banque spécialisée dans les prêts à la consommation. L’offre s’était avérée toxique, les clients devant rembourser bien plus qu’ils n’avaient emprunté. La Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) vient de se ranger du côté des consommateurs, en estimant qu’il ne peut y avoir prescription dans cette affaire. Notre article.

Crise climatique et déclin de la biodiversité, même combat selon un rapport. 50 experts du Giec et de l’IPBES ont rendu un rapport commun aux deux organisations jeudi. Les constats étaient déjà connus. A quelques mois de la COP 15 pour la biodiversité qui aura lieu en octobre, et la COP 26 de Glasgow en novembre, ce document publié ce jeudi montre combien les crises (et leurs solutions) ne peuvent être pensées de manière indépendante. Si «le changement climatique exacerbe les risques pour la biodiversité et les habitats naturels ou aménagés», à leur tour, les écosystèmes sont essentiels pour lutter contre l’accumulation de gaz à effet de serre. Plus d’infos ici.

Une manifestation des infirmières et infirmiers scolaires s’est tenue à Paris. A l’appel du Snics-FSU, environ 300 personnes se sont rassemblées ce jeudi à Paris pour réclamer une revalorisation des salaires, une meilleure reconnaissance de la profession et un recrutement massif de personnels. En blouses bleues, drapeaux à la main, manifestantes et manifestants ont réclamé une revalorisation de leurs salaires, une meilleure reconnaissance de leur travail et un recrutement massif d’infirmières et infirmiers scolaires. Notre reportage.

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Notre enquête autour de l’insécurité, inévitable thème des campagnes présidentielles. Depuis vingt ans, le thème de la sécurité s’est imposé pour l’élection du président. Il permet aux candidats de proposer des solutions simples et concrètes à des problèmes sociaux sur lesquels ils ont peu de prise.

Notre critique du nouvel album de Jupiter Bokondji. Le musicien de Kinshasa aux moult vies et influences poursuit avec «Na Kozonga» sa recherche protéiforme, entre funk, rock, rumba et samba.

Le portrait du jour du chef Sébastien Bras. Fils de l’illustre Michel Bras, le chef enraciné dans l’Aubrac tente l’aventure parisienne en ouvrant un restaurant à la Bourse de commerce.