10 heures à Nouméa, 1 heure du matin à Paris. Une énorme colonne de fumée noire domine le quartier de Montravel. Incendiée dans la nuit de lundi à mardi 14 mai, comme plusieurs dizaines d’entreprises de l’agglomération de la capitale de la Nouvelle-Calédonie, une brasserie industrielle continue d’être rongée par les flammes. Postés sur la colline la plus proche, quelques dizaines d’habitants attendent le moment fatidique où le feu atteindra les cuves d’hydrogène. Dans l’usine se trouvent encore de jeunes militants indépendantistes, que les autorités urgent de fuir les lieux. Pour l’heure, les explosions sont celles des grenades fumigènes et de désencerclement : à Montravel, et dans le quartier voisin de la vallée du Tir, des affrontements entre émeutiers et forces de l’ordre durent depuis lundi soir.
Crainte depuis plusieurs mois, la flambée de violence a surgi le jour où, à Paris, l’Assemblée nationale examinait la loi constitutionnelle préparée par