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Libération
Reportage

Flambée de violence en Nouvelle-Calédonie : «Le corps électoral, il ne fallait pas y toucher»

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Le couvre-feu est décrété ce mardi soir dans le territoire du Pacifique où les mobilisations indépendantistes ont tourné en affrontements avec les forces de l’ordre, pillages et incendies d’entreprises, tandis que l’Assemblée nationale se penche sur la loi explosive visant le dégel du corps électoral.
Après une nuit d'émeutes à Nouméa, ce mardi 14 mai. (Theo Rouby/AFP)
par Gilles Caprais, correspondant à Nouméa
publié le 14 mai 2024 à 7h44
(mis à jour le 14 mai 2024 à 9h22)

10 heures à Nouméa, 1 heure du matin à Paris. Une énorme colonne de fumée noire domine le quartier de Montravel. Incendiée dans la nuit de lundi à mardi 14 mai, comme plusieurs dizaines d’entreprises de l’agglomération de la capitale de la Nouvelle-Calédonie, une brasserie industrielle continue d’être rongée par les flammes. Postés sur la colline la plus proche, quelques dizaines d’habitants attendent le moment fatidique où le feu atteindra les cuves d’hydrogène. Dans l’usine se trouvent encore de jeunes militants indépendantistes, que les autorités urgent de fuir les lieux. Pour l’heure, les explosions sont celles des grenades fumigènes et de désencerclement : à Montravel, et dans le quartier voisin de la vallée du Tir, des affrontements entre émeutiers et forces de l’ordre durent depuis lundi soir.

Crainte depuis plusieurs mois, la flambée de violence a surgi le jour où, à Paris, l’Assemblée nationale examinait la loi constitutionnelle préparée par