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Justice

Football : l’ancien entraîneur de l’US Orléans Bernard Casoni condamné à une amende pour injures publiques à caractère raciste

L’ancien international français dans les années 1990 a été condamné ce jeudi 9 janvier à 25 000 euros d’amende par le tribunal correctionnel d’Orléans pour avoir tenu des propos racistes en septembre 2023, lorsqu’il entraînait l’US Orléans.
Bernard Casoni en 2017, à Décines. (Romain Lafabregue/AFP)
publié le 9 janvier 2025 à 15h40

Il a été reconnu coupable «d’injures publiques» à caractère raciste. L’entraîneur de football Bernard Casoni - compte aussi en tant que joueur une trentaine de sélections chez les Bleus dans les années 1980 et 1990 - a été condamné ce jeudi 9 janvier par le tribunal correctionnel d’Orléans pour avoir tenu des propos racistes en septembre 2023, lorsqu’il entraînait l’US Orléans, club de football de troisième division. Il devrait payer 25 000 euros d’amende, dont 15 000 euros avec sursis, et au versement de 1 501 euros d’indemnités aux parties civiles, dont SOS Racisme, Sportitude et la Licra.

L’ancien joueur de Marseille, aujourd’hui âgé de 63 ans, avait été licencié de son poste à la tête de l’équipe orléanaise après la diffusion par Ici - anciennement France Bleu - Orléans d’une déclaration où il affirmait que ses joueurs n’étaient «pas plus cons que des Maghrébins» : «Je l’ai fait dans tous les clubs où je suis passé, je l’ai fait avec des Maghrébins ! Ils ne sont pas plus cons que des Maghrébins hein…», avait-il déclaré lors d’une conférence de presse au sujet de l’adhésion de son effectif à son plan de jeu.

«Comment peut-on prétendre que ça ne blesse pas, que ce n’est pas invectivant ?»

Une enquête préliminaire avait été ouverte par la justice et Bernard Casoni s’était excusé, regrettant des «propos déplacés» et se défendant d’être «raciste». Lors de son procès, en novembre, une amende de 30 000 euros, dont 20 000 assortis du sursis simple, avait été requise à son encontre. «Il est fait une hiérarchisation de l’intelligence en fonction de l’origine raciale. Comment peut-on prétendre que ça ne blesse pas, que ce n’est pas invectivant ?», s’était interrogée la représentante du ministère public, Elena Chevallier.

Pour Me Guillaume Traynard, qui défendait les intérêts de SOS Racisme et de Sportitude, parties civiles au procès, ces propos sont «un poncif où l’on assimile la population maghrébine à une population moins intelligente que les autres». L’avocat de la défense Emmanuel Daoud avait plaidé la relaxe et réfuté «l’étiquette de bon beauf, de bon raciste, de quelqu’un qui ne pourrait pas réprimer des paroles racistes». Il avait affirmé que les mots employés par Bernard Casoni faisaient référence à sa longue expérience de coach au Maghreb.

Depuis septembre 2024, Bernard Casoni a rebondi comme nouveau coach du SC Gagnoa, club de deuxième division ivoirienne. Il a par ailleurs a entraîné plusieurs saisons en Algérie, Maroc et Tunisie comme en France à Bastia, Auxerre et Lorient notamment.