En Afghanistan, on l’appelait «Zakarie». Franck Elong Abé, accusé de l’assassinat d’Yvan Colonna, est à la tête d’un petit commando taliban lorsqu’il est arrêté, en octobre 2012, dans le pays d’Asie centrale par les forces de la coalition internationale. Il s’y est rendu seul un an plus tôt, s’entraînant d’abord au maniement des armes et des explosifs, puis prenant part à des combats rapprochés et des bombardements.
Détenu un an et demi à la prison afghane de Bagram – alors contrôlée par les Américains – le jeune homme, 27 ans à l’époque, est remis à la France en mai 2014. Auprès de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), qui le place en garde à vue à sa sortie d’avion, le natif du Cameroun, qui a obtenu la nationalité française à sa majorité, refuse le qualificatif de terroriste et se défend de tout lien avec l’organisation Al-Qaeda – qu’il méprise – ou avec le réseau Haqqani. En revanche, il assume pleinement avoir combattu avec les talibans.
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Sa seule motivation, explique-t-il alors, était la résistance à une