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Justice

Franck Lavier, acquitté d’Outreau, condamné à six mois de prison avec sursis pour agressions sexuelles sur sa fille

Violences sexuellesdossier
Accusé depuis 2016 par sa fille de l’avoir agressée sexuellement, Franck Lavier, a été condamné à six mois de prison avec sursis par le tribunal de Boulogne-sur-Mer ce mardi 7 novembre. La jeune femme était revenue sur ses accusations en septembre.
Franck Lavier, à la cour d'assises des mineurs de Rennes, le 1er juin 2015. (Damien Meyer /AFP)
publié le 7 novembre 2023 à 16h31

Innocenté en 2005 des accusations de pédocriminalité le visant dans l’affaire d’Outreau, Franck Lavier a été reconnu coupable ce mardi 7 novembre d’attouchements sur les seins de sa fille quand elle avait 15 et 16 ans. Le tribunal correctionnel de Boulogne-sur-Mer l’a condamné à six mois de prison avec sursis simple, sans retrait d’autorité parentale, une décision conforme aux réquisitions lors du procès le 22 septembre. Franck Lavier, absent à l’audience, a 10 jours pour faire appel.

L’informaticien de 45 ans était jugé pour des accusations de viols et d’agressions sexuelles sur mineure formulées par sa fille dans une lettre écrite en juin 2016. La jeune femme - désormais âgée de 24 ans - s’était finalement rétractée lors de son audition par le président du tribunal Manuel Rubio-Gullon, retirant l’essentiel de ses accusations en pleine audience, et affirmant : «Il ne s’est rien passé de ce que j’ai dit dans ma déposition».

Concernant les attouchements aux seins, cette mère de quatre enfants avait considéré qu’il s’agissait d’ «un jeu, en passant, “pouet pouet”», qui la mettait cependant mal à l’aise. L’avocate de Franck Lavier, Fabienne Roy-Nansion a déploré «que le “pouet pouet camion”», l’attouchements sur les seins, soit interprété par le tribunal comme «une agression sexuelle par nature». Selon elle, la cour a considéré que si Franck Lavier «n’avait pas la volonté de commettre» cette agression sexuelle, qu’il considérait comme «un jeu», il ne pouvait pour autant «pas en ignorer la nature répréhensible.»

«Je n’ai rien à me reprocher»

A la fin de l’audience, le parquet, ne retenant que le fait d’agression sexuelle, avait tout de même requis six mois d’emprisonnement avec sursis. Des réquisitions suivies par le tribunal ce mardi, alors que Franck Lavier, qui avait lancé à l’audience «Je n’ai rien à me reprocher», risquait à l’origine jusqu’à sept ans de prison et 100 000 euros d’amende. La peine a par ailleurs été assortie d’une inscription au Fijais (le fichier judiciaire des auteurs d’infractions sexuelles).

Le procès s’est tenu presque 23 ans après l’affaire d’Outreau, au cours de laquelle Franck Lavier et son ex-épouse Sandrine avaient été accusés d’appartenir à un réseau pédocriminel. D’abord condamné en 2004 par la cour d’assises du Pas-de-Calais à six ans de prison pour le viol de sa belle-fille, Franck Lavier avait passé 36 mois derrière les barreaux. Il avait ensuite été acquitté l’année suivante, comme 13 des 17 prévenus de l’affaire, dans ce qui restera l’un des plus grands fiascos de l’histoire judiciaire française.