L’état de santé du policier le plus grièvement blessé jeudi 9 mai dans le commissariat central du XIIIe arrondissement de Paris par un homme interpellé qui s’est emparé d’une arme de service demeurait samedi 11 mai au soir «préoccupant», a indiqué le parquet de Paris. «Les protagonistes sont toujours hospitalisés. Compte tenu de leur état de santé, aucun d’eux n’a encore pu être entendu», a-t-il ajouté.

Les circonstances de la fusillade de jeudi au soir sont extrêmement rares. Deux policiers ont été grièvement blessés par balle jeudi dans leur commissariat par un homme qui s’est emparé de l’arme d’un fonctionnaire. Ce dernier, âgé de 32 ans, avait été interpellé pour l’agression au cutter d’une septuagénaire. Les faits se sont déroulés peu avant 22 h 30 à l’intérieur du commissariat, selon une source proche du dossier. Le pronostic vital de l’un des deux fonctionnaires est toujours engagé ce vendredi midi.

Vers minuit, le préfet de police de Paris, Laurent Nuñez, qui était accompagné de la procureure de Paris, Laure Beccuau, s’est rendu sur place. Il a expliqué devant la presse que l’agresseur avait été interpellé vers 22 heures dans un «immeuble» du XIIIe arrondissement de Paris pour «une agression très violente d’une femme». Et de poursuivre : «Les policiers sont intervenus et l’ont ramené ici [au commissariat] et c’est au moment de sa prise en charge qu’il a subtilisé l’arme» d’un fonctionnaire et a blessé «gravement» deux policiers, âgés de 33 ans.

Au micro de France Info ce vendredi 10 mai au matin, le préfet de police est revenu plus en détail sur les faits. Dans la soirée, l’agresseur aurait lacéré sa victime «à coups de cutter» avant que les forces de l’ordre ne «défoncent sa porte d’entrée» «pour mettre hors de danger cette femme». Le mis en cause était tellement «excité» que les forces de l’ordre ont dû utiliser le «Taser pour l’interpeller à plusieurs reprises». La femme est sortie «grièvement blessée sans que son pronostic vital ne soit engagé maintenant».

Arrivé au commissariat, alors qu’il soufflait à l’éthylotest, l’homme, «peut-être sous l’emprise de l’alcool», «a réussi à subtiliser l’arme» d’un agent, en a fait usage et a été «immédiatement neutralisé par les dix effectifs du commissariat», a décrit le préfet de police. Le pronostic vital de l’un des policiers est toujours engagé ce vendredi à la mi-journée, a fait savoir le parquet de Paris. Son collègue, la septuagénaire et le mis en cause, blessé au thorax mais dont les jours ne sont pas en danger, sont également toujours hospitalisés. «On ne sait pas s’il [l’agresseur] connaissait la victime», a aussi précisé Laurent Nuñez, tout en affirmant qu’il était trop tôt pour écarter un motif terroriste. L’homme était toutefois inconnu de la police et de la justice, selon le parquet.

Le préfet de police a apporté son «soutien aux effectifs du commissariat du XIIIe», «saluant leur courage et leur réactivité». Le parquet de Paris a annoncé l’ouverture de trois enquêtes. Deux ont été confiées à la police judiciaire : l’une pour «tentative de meurtre sur la femme», une autre pour «tentative de meurtre sur personnes dépositaires de l’autorité publique». La troisième enquête a été confiée à l’IGPN, la «police des polices», pour «violences volontaires avec arme par personne dépositaire de l’autorité publique», comme c’est toujours le cas lorsqu’un policier fait usage de son arme. Le parquet a expliqué que «les investigations devront notamment préciser les circonstances des faits, l’identité du mis en cause, ainsi que ses éventuels liens avec la femme victime».

Mise à jour à 9 h 10 avec les déclarations du préfet de police sur France Info.

Mise à jour à 15 h 24 avec le nouveau communiqué du parquet de Paris, précisant l’âge des protagonistes.

Mise à jour dimanche 12 mai à 8 h 15 avec l’actualisation de l’état de santé du policier le plus grièvement blessé.