Le suspect dans la fusillade du 31 octobre à Poitiers qui a fait un mort et quatre blessés, tous mineurs, doit être présenté ce jeudi 7 novembre à un juge d’instruction pour «assassinat», a fait savoir le parquet. Il s’était rendu aux services de police à Paris, avait annoncé le parquet mardi dans la soirée.
L’homme de 25 ans «sera déféré au parquet de Poitiers ce jour afin d’être présenté à un juge d’instruction en vue de l’ouverture d’une information judiciaire pour : assassinat, tentatives d’assassinats, détention d’arme et trafic de stupéfiants», précise dans un communiqué le procureur de la République de Poitiers, Cyril Lacombe.
Jeudi 31 octobre au soir, alors qu’une soirée Halloween organisée par une association avait rassemblé de nombreux jeunes dans le quartier des Couronneries, des coups de feu devant un restaurant kebab avaient fait cinq blessés, tous mineurs. L’un d’eux, Anis, âgé de 15 ans et touché à la tête, n’a pas survécu.
Dans le cadre de l’enquête ouverte pour assassinat et tentative d’assassinats, un homme qui «se serait livré à la vente de produits stupéfiants» dans le quartier des Couronneries, lieu de la fusillade survenue jeudi soir, «au cours des jours précédents», était activement recherché depuis vendredi. Lors d’une perquisition dans un logement qu’il aurait occupé, sept munitions du même calibre que les 11 retrouvées sur les lieux, ainsi que «des éléments partiels d’une arme démontée», ont été saisis par la police selon le parquet. Selon des informations du Parisien, le suspect recherché était sous contrôle judiciaire pour une affaire de détention d’armes instruite à Marseille.
Brèves échauffourées
«Anis n’avait aucun problème de délinquance, ni quoi que ce soit. C’était un garçon gentil, scolarisé en première au lycée Saint-Jacques-de-Compostelle à Poitiers, qui faisait du foot, de la natation», a indiqué dimanche Me Yasmina Djoudi, avocate de la mère de l’adolescent. Le quartier des Couronneries, classé prioritaire de la politique de la ville, était «plein de monde ce soir-là. Il y avait eu la soirée Halloween, il faisait bon, c’était la veille d’un long week-end», ajoute l’avocate. L’adolescent «a dit à sa mère qu’il allait s’acheter un sandwich avant de rentrer. Et il a reçu une balle».
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Commentant les faits vendredi matin sur BFM TV-RMC, le ministre de l’Intérieur avait déclaré qu’après la fusillade, «une rixe entre bandes rivales» avait opposé «plusieurs centaines de personnes», fustigeant les «narcoracailles» et évoquant un risque de «mexicanisation» du pays. Selon la police et le parquet cependant, ces brèves échauffourées n’ont concerné que quelques dizaines de personnes parmi la foule présente aux abords de la scène de crime. Lundi, la maire écologiste de Poitiers Léonore Moncond’huy a réagi et dit «souhaite[r] que le ministre rectifie les propos qu’il a tenus, qu’il rétablisse la vérité. Nous le devons notamment à la famille du jeune.»
Mis à jour ce jeudi 7 novembre à 12 h 25 avec la présentation du suspect à un juge.