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Libération
Drame

Fusillade lors d’un mariage dans le Vaucluse : deux morts, dont la mariée, les auteurs activement recherchés

Au petit matin, ce dimanche 22 juin, un groupe d’assaillants a ouvert le feu sur les convives d’une noce, ciblant la voiture du couple qui quittait la salle des fêtes. De nombreux enquêteurs sont mobilisés pour les retrouver.
A Goult, dans le Vaucluse, dimanche 22 juin. (Gabriel Bouys /AFP)
publié le 22 juin 2025 à 10h59
(mis à jour le 22 juin 2025 à 18h45)

Une nuit de fête clôturée par un double homicide et deux blessés graves, dont un enfant. Ce dimanche 22 juin, aux alentours de 4 heures 30, la voiture d’un couple qui célébrait son mariage a été la cible de plusieurs tirs d’armes à feu par quatre hommes cagoulés, dans le village de Goult (Vaucluse). Selon un communiqué de la procureure de la République d’Avignon, Florence Galtier, les mariés quittaient la fête dans une voiture, avec un enfant de 13 ans à bord, quand ils se sont retrouvés face aux assaillants qui ont ouvert le feu. Ces trois personnes ont été touchées par les tirs. L’épouse, âgée de 27 ans, est morte. Le mari, 25 ans, et l’enfant ont été grièvement blessés. Une troisième personne, proche de la famille, a été plus légèrement blessée.

Les tirs ont eu lieu devant la salle des fêtes du village, au moment où les mariés s’apprêtaient à rentrer chez eux. «Un véhicule arrivait derrière eux, leur bloquant le passage, avec à son bord plusieurs individus cagoulés, indique dans son communiqué la procureure de la République d’Avignon. Ceux-ci sortaient du véhicule et tiraient en direction du véhicule des victimes, semble-t-il principalement avec plusieurs types d’armes.»

L’autre personne décédée est l’un des agresseurs, qui a trouvé la mort dans «l’échange» a indiqué le parquet, sans plus de précision. Plus tôt, une source proche du dossier citée par l’AFP précisait qu’il avait été écrasé par la voiture des mariés alors que ceux-ci tentaient d’échapper aux tirs. Les trois autres assaillants ont pris la fuite à pied et sont actuellement recherchés. Le parquet a ouvert une enquête judiciaire pour meurtre et tentative de meurtre et a confié les investigations à la section de recherche de la gendarmerie de Marseille. Un important dispositif a été déployé, dans la journée de dimanche, pour tenter de retrouver les assaillants. Les autopsies doivent avoir lieu «en début de semaine», toujours selon Florence Galtier.

200 personnes rassemblées pour le mariage

«C’est un choc pour notre petit village de 1 100 habitants, on se sent en principe à l’écart de ce genre de faits, déclare à Libération Didier Perello, maire divers droite de la commune depuis 2001. Il s’agit de deux familles qui ne sont pas de Goult, mais des villes voisines d’Apt et de Cavaillon.» Environ 200 personnes s’étaient rassemblées pour ce mariage qui se déroulait dans la salle des fêtes de la commune, louée par le couple. Comme de nombreuses communes touristiques, le village était jusqu’alors principalement concerné par quelques faits de vols dans des véhicules et dans des résidences secondaires inoccupées.

Un chauffeur routier de 55 ans, qui habite à 200 mètres de la salle des fêtes, a raconté à l’AFP avoir été «réveillé par du bruit vers 4 h 30 du matin», puis avoir entendu, vers 6 heures, «les bruits de deux hélicoptères survolant le village en rase-mottes». Ce fait divers ne «va pas faire une bonne pub pour la commune». «On est bien conscient que ces meurtres n’ont rien à voir avec le village, que ce sont des règlements de compte sans lien avec nous mais c’est difficile à vivre pour les habitants», poursuit Didier Perello.

Le GIGN mobilisé

Si aucune piste concernant le mobile criminel n’est précisée dans le communiqué de la procureure de la République d’Avignon, c’est bien celle d’un règlement de comptes lié au trafic de stupéfiants qui est étudiée par les enquêteurs, selon une source proche du dossier citée par l’AFP. Dimanche, le travail des enquêteurs de la gendarmerie, de constatations et de recherche d’indices, se poursuivait à Goult : 28 personnes présentes au moment des faits ont été recensées par la gendarmerie et doivent faire l’objet d’auditions.

Le commandement de la gendarmerie en région Provence-Alpes-Côte d’Azur a indiqué à la presse que les forces de l’ordre ont mobilisé d’importants moyens pour retrouver les auteurs des tirs : 65 militaires, dont un hélicoptère, l’antenne locale du GIGN (Groupe d’intervention de la gendarmerie nationale) et deux équipes cynophiles pour pister les traces. Sur le volet judiciaire, 30 enquêteurs sont à pied d’œuvre, dont trois techniciens en identification criminelle et des personnels de l’Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale (IRCGN). Douze gendarmes assurent par ailleurs le commandement des opérations.

Mise à jour à 18 h 45 avec l’article de notre journaliste