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Libération

Fusillade mortelle à un mariage dans le Luberon : deux hommes mis en examen et écroués

Ces deux individus, interpellés quelques heures après les faits, faisaient partie d’un groupe de quatre assaillants, dont l’un a été tué et l’autre est «toujours en fuite», selon le procureur de Marseille.
Des gendarmes stationnent à Goult, Vaucluse, le 22 juin 2025. (Gabriel Bouys/AFP)
publié le 27 juin 2025 à 8h48

Quatre jours après la fusillade qui a fait deux morts, dont la mariée, à la fin d’un mariage dans un village du Luberon, dans le Vaucluse, l’enquête se poursuit. Jeudi 27 juin au soir, deux hommes ont été mis en examen jeudi soir pour assassinat en bande organisée et écroués, a annoncé le procureur de Marseille.

Les deux hommes, interpellés dimanche matin quelques heures après les faits, faisaient partie d’un groupe de quatre assaillants, «dont l’un a été tué et l’autre est toujours en fuite», rappelle Nicolas Bessone.

Dimanche, vers 4h15 du matin, sur le parking à la sortie de la salle des fêtes du village de Goult dans le Luberon, où une fête de mariage s’était achevée, quatre hommes cagoulés, arrivés en voiture, ont fait irruption derrière le véhicule dans lequel venaient d’entrer le couple de mariés, la nièce de la mariée et son compagnon, ainsi que le neveu de la mariée âgé de 13 ans, rappelle le procureur.

Un des assaillants tué

«Les assaillants ouvraient le feu et touchaient mortellement la mariée, atteinte de plusieurs tirs près de la carotide, ajoute le procureur. Les coups de feu atteignaient également le marié, blessé de plusieurs tirs dans le haut du corps, ainsi que le jeune garçon dans la région pulmonaire, engageant son pronostic vital dans un premier temps», continue le ministère public dans son communiqué.

La sœur du marié qui se trouvait dans un véhicule à proximité a également été touchée à l’épaule. Par ailleurs, l’assaillant tué a été «touché par des tirs dans le dos et la tête», et également «percuté par un véhicule durant l’action». Après la fusillade, ses trois complices ont pris la fuite à pied.

Cinquante gendarmes de la section de recherches de Marseille et du groupement de gendarmerie du Vaucluse ont entrepris de ratisser la zone, avec l’appui du GIGN et de la section aérienne de la gendarmerie, et ont interpellé vers 11 heures du matin deux des assaillants dans une commune proche, le dernier étant «toujours en fuite».

Hypothèse d’un règlement de comptes

Lundi, le parquet d’Avignon, initialement chargé de l’enquête, s’était dessaisi au profit de la Juridiction interrégionale spécialisée (Jirs) de Marseille. Après 96 heures de garde à vue, les deux hommes interpellés ont été présentés jeudi à un magistrat instructeur et mis en examen notamment pour assassinat et tentative d’assassinat en bande organisée, ainsi que pour association de malfaiteurs en bande organisée et recel en bande organisée. Ils ont été placés en détention provisoire.

Dans son communiqué, le procureur de Marseille n’émet aucune hypothèse sur la motivation des assaillants. De source proche du dossier, le mari, originaire de Cavaillon, était connu des services de police, avec 26 mentions au fichier des traitements d’antécédents judiciaire (TAJ), dont infractions à la législation sur les stupéfiants et criminalité organisée.

Dès dimanche, l’hypothèse d’un règlement de comptes sur fond de trafic de stupéfiants avait été envisagée, selon une autre source proche du dossier. «Je pense que c’était ciblé», avait avancé le maire de la commune, Didier Perello, lors d’un point presse improvisé sur place. L’édile s’est dit «en colère, révolté et sous le choc».