Tout cela n’a, bien sûr, rien à voir avec leur proximité personnelle… Le ministre de la Justice, Gérald Darmanin, ira «voir en prison» Nicolas Sarkozy et s’inquiétera «de ses conditions de sécurité» lors de sa détention à partir de mardi à la prison de la Santé à Paris, a-t-il déclaré ce lundi 20 octobre sur France Inter.
«Le ministre de la justice peut aller voir n’importe quelle prison et n’importe quel détenu quand il le souhaite», a ajouté le Garde des Sceaux, insistant sur l’importance de «faire attention à la sécurité d’un ancien président dans la prison de la Santé».
Il a ensuite tenu à séparer l’homme du politique : «Le ministre organise l’incarcération de façon professionnelle et l’homme est évidemment triste de cette situation.» Il était déjà allé rendre visite à l’ancien chef de l’Etat quelques jours après sa condamnation et estime que cette visite et celle à venir à la prison ne posent pas de problème vis-à-vis des magistrats, que Nicolas Sarkozy a vivement critiqués. «On a le droit de critiquer les décisions de justice» en France, a-t-il fait valoir, précisant en revanche : «Je lui laisse l’entière responsabilité de ses propos. Je ne suis pas totalement toujours d’accord avec Nicolas Sarkozy.»
Décryptage
Réagissant à l’appel des fils Sarkozy à un rassemblement de soutien mardi matin, premier jour de l’incarcération de leur père, le ministre de la Justice a établi un parallèle avec son histoire personnelle. Rappelant qu’il a lui aussi «été voir son père en prison» lorsqu’il était en détention préventive à la maison d’arrêt de Valenciennes, Gérald Darmanin a dit savoir «le choc que c’est d’avoir son père au parloir».
Passée la séquence émotion, l’ancien de la même famille du parti Les Républicains que Nicolas Sarkozy a enfin rappelé que l’ex-chef de l’Etat a fait appel de sa condamnation à cinq ans de prison dans le dossier libyen, et est par conséquent encore «présumé innocent».
Mise à jour à 9 h 39 avec davantage de contexte.