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Libération
Dans le sens du poil

Gérald Darmanin dénonce une «présomption de culpabilité» envers les policiers

Le ministre de l’Intérieur a témoigné son soutien aux forces de l’ordre ce jeudi 27 juillet après un silence prolongé, alors que des policiers ont entamé une fronde contre l’incarcération préventive d’un agent de la BAC accusé de violences.
De retour de Nouvelle Calédonie le ministre de l'Intérieur assiste à une réunion avec les syndicats de policiers place Beauvau à Paris, le 27 juillet 2023. (Bertrand Guay /AFP)
publié le 27 juillet 2023 à 21h10

Sa parole était attendue, après les propos contestés du patron de la police, Frédéric Veaux, et en pleine mobilisation des policiers, survoltés après l’incarcération préventive d’un agent de la BAC de Marseille, accusé d’avoir molesté un jeune homme en marge des émeutes suivant la mort de Nahel. Au sortir d’un commissariat parisien, ce jeudi 27 juillet, les premiers mots de Gérald Darmanin ont donc emprunté le registre de la compassion… pour les forces de l’ordre. «Je comprends cette émotion, cette colère, cette tristesse» des policiers, défend-il. Citant des «partis politiques évoquant [que] la police tue», le ministre de l’Intérieur a regretté qu’«on leur crache dessus, on les insulte, on les vilipende» dans des «procès d’intention, [des] procès médiatiques». «Les policiers ne doivent pas être les seules personnes en France pour qui la présomption d’innocence n’existe pas» et serait remplacée par une «présomption de culpabilité», a-t-il jugé, rappelant néanmoins que «quand l’un d’entre eux commet une erreur, il doit être sanctionné».

«Je veux apporter mon soutien à toute personne qui se sent blessée mais je veux aussi dire que les policiers ne réclament pas l’impunité, ils réclament le respect, ils ne réclament pas d’être au-dessus des lois, ils réclament de ne pas être en dessous des lois», a défendu le ministre de l’Intérieur. En guise de protestation, des agents ont opté pour le service minimum ou la mise en arrêt maladie – un mouvement qui concernerait «moins de 5 %» des effectifs selon Gérald Darmanin, qui doit rencontrer ce jeudi 27 juillet à son ministère place Beauvau les syndicats policiers dans la soirée.