Leur sort faisait peu de doutes. Gérald Darmanin et Eric Dupond-Moretti poursuivent leur mission au sein du gouvernement. Le ministre de l’Intérieur s’était quasiment autorenommé mardi en faisant part de son désir de bien «terminer [sa] mission» à Beauvau, avant que son entourage ne fasse carrément savoir à la presse qu’il avait eu des assurances élyséennes quant à son maintien. Auprès du Monde le soir même, l’entourage d’Attal réagissait en insistant sur le «lien de subordination» que Darmanin devait accepter. Le lendemain matin, lors d’un petit-déj, le Premier ministre «rappelle [à son ministre] que c’est bien lui qui détient la clé du 57, rue de Varenne», ajoute le quotidien.
Le duo s’accorde ensuite sur un déplacement commun dans un commissariat du Val-d’Oise, mercredi après-midi, façon rabibochage. Gabriel Attal y a insisté sur son attachement à «l’ordre» et à la sécurité, au côté d’un Darmanin condamné au silence. Pour le ministre de l’Intérieur, les prochains mois seront chargés, avec, fin janvier, le couperet du Conseil constitutionnel sur la loi immigration, avant d’enchaîner sur les préparatifs des Jeux olympiques de Paris 2024, où l’enjeu sécuritaire sera majeur.
Quant à Eric Dupond-Moretti, depuis sa relaxe fin novembre du délit de prise illégale d’intérêts pour lequel il avait été jugé par la Cour de justice de la République, il semblait acquis qu’il allait pouvoir poursuivre sa mission à la Justice. L’ancien avocat avait même promis qu’il allait inviter les organisations professionnelles à échanger, afin de renouer un lien mis à mal depuis plusieurs années. Autre dossier sur la table : la possibilité pour les autorités d’ordonner une injonction de soins pour une personne radicalisée suivie pour troubles psychiatriques. Une idée avancée par Gérald Darmanin après l’attentat près de la tour Eiffel.