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#MeToo

Gérard Miller visé par une nouvelle plainte, accusé de viol par une femme mineure à l’époque

Agée de 17 ans au moment des faits dénoncés, la plaignante accuse le célèbre psychanalyste, 53 ans à l’époque, de lui avoir imposé une fellation en 2001. Il s’agit de la troisième plainte connue visant le médiatique thérapeute.
Gérard Miller en 2017, aujourd’hui engagé à gauche auprès de La France insoumise. (Stephen Caillet/Panoramic. Starface)
publié le 21 février 2024 à 8h55

Une troisième plainte connue à l’encontre de Gérard Miller pour des violences sexuelles. Une femme de 39 ans, âgée de 17 ans à l’époque des faits dénoncés, a porté plainte mardi 20 février au soir pour viol auprès du procureur de la République de Paris, révèle le Parisien ce mercredi 21 février. Déposée contre X, la plainte vise en fait directement le médiatique psychanalyste pour des faits présumés qui se seraient déroulés entre novembre et décembre 2001. Comme la victime était mineure à l’époque, les faits «ne sont pas prescrits» précise au quotidien l’avocate de la plaignante, Me Marie-Paule Pioli.

Lorsqu’elle rencontre Gérard Miller, la plaignante est lycéenne et entend rédiger un article autour du thérapeute pour le journal de son établissement scolaire. Elle est alors accompagnée de deux autres élèves à son domicile parisien. Elle décrit un entretien bref et sans équivoque. Mais elle revoit ensuite le psychanalyste, alors âgé de 53 ans, à deux reprises. La première fois en compagnie d’une autre lycéenne avec qui elle avait réalisé l’entretien : Gérard Miller leur aurait alors proposé une séance d’hypnose, qui ne se réalise pas car son amie décline la proposition.

La deuxième fois, elle est seule. Après un brunch partagé avec plusieurs personnes, dont l’animateur Laurent Ruquier – Gérard Miller est à l’époque chroniqueur dans son émission On va s’gêner sur Europe 1, la lycéenne suit le psychanalyste chez lui. C’est là que le viol décrit aurait eu lieu : une fellation imposée à une jeune femme dans «un état de sidération totale» selon la plainte, «incapable de bouger». Auprès du Parisien, l’avocate de la plaignante souligne la contrainte mais aussi la différence d’âge (36 ans d’écart) entre la lycéenne et Gérard Miller.

Deux autres plaintes déposées

Il s’agit de la troisième plainte connue à l’encontre du psychanalyste après les récentes enquêtes du magazine Elle et Mediapart, dans lesquelles plusieurs femmes accusaient Gérard Miller d’agressions sexuelles et de viol notamment lors de séances d’hypnose. Une première plainte a été adressée le 6 février au parquet de Paris. Selon Mediapart, elle émane d’une femme alors âgée de 21 ans, qui accuse Gérard Miller de l’avoir agressée sexuellement en 1995 à son domicile. Le 16 février, une deuxième plainte a été déposée par une femme qui, selon Elle, a affirmé avoir vécu un «trou noir» après avoir bu un thé glacé offert par Gérard Miller, là encore à son domicile. Selon son récit, la jeune fille, alors âgée de 15 ans, se serait réveillée dans un lit, sur le ventre, en culotte, le pantalon baissé sur ses chevilles, le psychanalyste lui massant le dos, les fesses et les seins. Lundi, Mediapart rapportait aussi que quatre autres femmes ont fait des signalements à la justice pour dénoncer le comportement du psychanalyste à leur égard.

Dans une lettre envoyée fin janvier à Libération, Gérard Miller se défend, assurant «qu’il n’y a jamais eu quoi que ce soit qu’on puisse qualifier d’agression sexuelle ou, pire, de viol» dans ses relations avec les plaignantes. Il affirme que les séances d’hypnose dénoncées n’avaient pas lieu dans son cabinet de psychanalyse, mais bien «la sphère privée», dans «un contexte ludique», et que «celui ou celle qui acceptait de s’y livrer n’était absolument pas hypnotisé, il restait parfaitement conscient, en totale possession de ses moyens». Gérard Miller conclut son texte de trois pages de réponse en concédant «qu’un rapport inégalitaire existait objectivement dans les relations que je pouvais avoir avec des femmes plus jeunes que moi. […] Psychanalyste, universitaire, auteur, chroniqueur télé et radio, j’étais de fait un homme de pouvoir, et il y avait dès lors une dissymétrie objective, dont on peut se dire aujourd’hui qu’elle était purement et simplement rédhibitoire».