Jean-Philippe Lafitte est le premier de la longue liste des personnes mutilées à l’époque du mouvement des gilets jaunes à avoir affronté un procès. Une immense désillusion. Le jeune homme avait été éborgné par un tir de LBD le 6 décembre 2018, à 16 ans, devant son lycée, à Béziers. Le mouvement de révolte, né une vingtaine de jours plus tôt, s’était alors étendu aux universités et à de nombreux établissements scolaires. Devant ce lycée, plusieurs dizaines de personnes s’étaient rassemblées et avaient lancé des projectiles sur les policiers présents. L’enquête a établi que Jean-Philippe Lafitte ne représentait aucune menace. Près de cinq années plus tard, le 20 octobre, Sébastien J., le policier suspecté de l’avoir gravement blessé, a été relaxé par le tribunal judiciaire de Béziers, à l’issue de l’audience où il comparaissait seulement pour l’infraction de blessures involontaires ayant entraîné une incapacité totale de travail supérieure à trois mois.
Reportages
Son père, Serge Lafitte, retrace dans les grandes lignes le calvaire médical, qui s’ajoute à l’épreuve judiciaire, que doit affronter son fils depuis cinq ans.