Les coups de feu ont retenti vers 22 heures, mardi 22 octobre, dans le quartier Hoche de Grenoble. «Une demi-douzaine» tirée avec une arme de poing, près d’un point de deal, selon le Dauphiné Libéré. Un jeune homme de 15 ans a été tué d’une balle en pleine tête ; un autre de 17 ans a été blessé à la jambe dans ce lieu «identifié comme point de vente de stupéfiants» et par la suite hospitalisé dans le CHU de la ville, a précisé le procureur adjoint de Grenoble, François Touret de Coucy. Ils ont été visés par «deux individus se déplaçant à trottinette». Plusieurs douilles ont été retrouvées sur place, complète le quotidien régional.
L’enquête a été confiée à la division de la criminalité organisée et spécialisée de la police. Le jeune tué devait être jugé le 26 novembre pour détention de stupéfiants. Il avait été placé sous contrôle judiciaire avec «interdiction de paraître dans le quartier Hoche», poursuit le procureur adjoint. Il vivait dans un centre éducatif à Corenc, près de Grenoble et avait été «déclaré en fugue» le jour de la fusillade, à 17 h 45. Le jeune de 17 ans avait, lui, été mis en examen en juillet pour extorsion avec arme et tentative de vol avec arme, commises en 2021.
Selon le procureur de Grenoble Eric Vaillant, cet «assassinat» fait suite à celui dimanche d’un homme de 47 ans, tué par balle devant chez lui à Saint-Égrève, au nord de Grenoble. «Une partie de la famille de cet homme de 47 ans […] est connue pour participer activement au point de deal de Hoche», où le jeune de 15 ans a été tué mardi soir, a déclaré Eric Vaillant lors d’un point presse à Grenoble.
«Gang»
«Nous imaginons qu’un gang est en train de chercher activement à prendre le pouvoir sur le point de deal de Hoche», a-t-il ajouté. Le mineur de 15 ans devait être jugé le 26 novembre pour détention de stupéfiants. Il avait été placé sous contrôle judiciaire avec «interdiction de paraître dans le quartier Hoche», selon le procureur adjoint. Il se trouvait placé dans un centre éducatif près de Grenoble et avait été «déclaré en fugue» depuis mardi à 17 h 45, précise le parquet.
Le jeune de 17 ans blessé à la jambe avait, lui, été mis en examen en juillet pour extorsion avec arme et tentative de vol. Une enquête pour assassinat et tentative d’assassinat a été confiée à la division de la criminalité organisée et spécialisée de la police. Cette nouvelle fusillade intervient alors que la métropole de Grenoble connaît depuis le début de l’année un regain de tension, les autorités judiciaires n’hésitant plus à parler de «guerre des gangs». Depuis début 2024, une cinquantaine de tirs par arme à feu liés au trafic de drogue ont été recensés, qui ont fait six morts, selon Eric Vaillant, pour qui la lutte contre «le narcotrafic est une priorité».
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Le 10 octobre, un fourgon blindé de transport de fonds avait été attaqué en plein centre-ville par des hommes armés de kalachnikov, qui n’ont pas fait de blessés. Les convoyeurs avaient fait feu pour répliquer, obligeant les braqueurs à prendre la fuite les mains vides - ces derniers sont toujours en cavale.
Début septembre, un employé municipal de 49 ans a été tué par balle en tentant d’empêcher de fuir un homme, connu pour violence et trafic de stupéfiants, qui avait causé un accident de la circulation. L’individu est toujours recherché. Cette mort avait suscité une immense émotion : un millier de personnes s’étaient réunies dans une marche blanche pour lui rendre hommage.
Mise à jour à 16h12 : ajout des propos du procureur de Grenoble.