Trois sont tout juste majeurs, le dernier n’a que 17 ans. Quatre hommes ont été interpellés mercredi après une série d’agressions homophobes «particulièrement graves» dans les parcs de Nantes (Loire-Atlantique) et sa banlieue, a annoncé ce vendredi 29 août le parquet. Ils doivent être présentés à un juge d’instruction pour «des faits criminels d’extorsions commises avec arme et en raison de l’orientation sexuelle de la victime et extorsions avec violences ayant entraîné une incapacité totale de travail supérieure à 8 jours», souligne le procureur de la République de Nantes, Antoine Leroy.
Au cours de leur enquête, les policiers ont fait le lien entre les quatre mis en cause et trois guets-apens homophobes. Leur mode opératoire était toujours le même : d’après le parquet, il s’agit d’une «équipe bien organisée, dans le but, notamment, d’obtenir de l’argent».
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La première agression a eu lieu fin mai, quand «un homme adulte se rendait, après avoir échangé sur un site de rencontres homosexuelles, dans le parc de Praud à Rezé en vue d’un éventuel rapport sexuel avec un autre homme». Il a été pris à partie par «quatre à cinq individus», frappé et délesté de sa carte bancaire.
«Le 31 juillet, se rendant au même endroit après échanges sur un autre site de rencontres homosexuelles, un autre homme était agressé par 4 individus armés d’un marteau et d’un maillet», poursuit le communiqué. Cette deuxième victime a également dû remettre sa carte bancaire aux agresseurs présumés, qui ont effectué un retrait de 500 euros et «une commande UberEat de 182 euros». «Là encore, la victime était maintenue sur place pendant le retrait», souligne Antoine Leroy.
Le 7 août, «le scénario se reproduisait au préjudice d’une troisième victime», toujours selon la même source.
D’autres agressions reconnues
Lors des agressions, les mis en cause «consultaient le téléphone portable des victimes, prenaient des clichés des contacts, voire filmaient la victime, non sans avoir par ailleurs proféré à leur encontre de nombreuses insultes à caractère homophobe», précise le parquet. Les agresseurs présumés ont été interpellés avec un maillet de charpentier «de grande taille» et un marteau. Ils avaient également en leur possession le téléphone de l’une des victimes.
Une fois placés en garde à vue, les mis en cause ont reconnu les faits, tout en minimisant les violences, selon le ministère public. Tous les quatre n’étaient pas présents ensemble pour les trois agressions, mais ils ont évoqué d’autres guets-apens homophobes «dans lesquels ils admettaient être également mis en cause», précise le parquet de Nantes, qui a ouvert une information judiciaire et requit le placement en détention provisoire des quatre hommes.
Une autre enquête a été ouverte par le parquet pour «mieux comprendre les circonstances dans lesquelles les victimes avaient pu entrer en contact avec les mis en cause».