En octobre 2020, les agents des douanes saisissent 594 kilos de cocaïne dans une voiture stationnée sur le port de Dégrad-des-Cannes, dans la commune de Rémire-Montjoly, en Guyane française. La dizaine de suspects est alors soupçonnée d’en avoir transporté plus d’1,2 tonne au total, dans plusieurs conteneurs, soit l’équivalent de toutes les saisies de l’année suivante par l’ensemble des services de la direction régionale (1 260 kg de cocaïne).
Plus récemment, en janvier, la police parisienne saisit dans un entrepôt de La Courneuve (Seine-Saint-Denis) 290 kg de cocaïne, cachés dans une cargaison de jus de fruits en provenance de Guyane. «Les quantités transportées en fret aérien ou postal se comptent en dizaines voire en centaines de kilos, et le maritime se compte souvent en tonnes, explique le procureur de Cayenne, Yves Le Clair, à Libération. Même s’il est difficile de l’estimer, il est probable qu’il constitue une part importante des importations de cocaïne vers l’Hexagone.»
«Principal point de pression»
Pourtant, malgré l’ampleur de ces affaires, et alors que la voie maritime est la principale porte d’entrée de la cocaïne en France, toutes provenances confondues (75 % des quantités saisies, soit autour de 16 tonnes par an), ce sont les «mules» guyanaises qui font l’objet de la plupart des attentions gouvernementales. Pour l’année 2022, 80 % des saisies de cocaïne opérées en Guyane l’ont été à l’aéroport Félix-Eboué, dont les trois quarts sur des mules, in corpore ou dans des