Sur une page web d’apparence banale, en noir sur blanc sans fioritures, l’annonce propose à la vente «un grand nombre de données confidentielles», dont des «affaires judiciaires» et des «rapports de police». En guise de tête de gondole : le «dossier Charlie Hebdo», «21 370 documents» issus de l’enquête sur l’attaque terroriste qui a décimé la rédaction du journal satirique, le 7 janvier 2015. Plus bas, six liens vers un service d’hébergement de fichiers permettent au chaland de télécharger des échantillons de l’ensemble ; à l’une des adresses, une archive révèle des procès-verbaux issus d’une autre information judiciaire, toujours en cours celle-là. Nous sommes le 15 novembre 2021 et, pour qui sait s’orienter dans les méandres du Darknet, une partie des investigations des enquêteurs sur l’assassinat, treize mois plus tôt, de l’enseignant Samuel Paty sont accessibles en quelques clics, dans toute leur tragique crudité.
L’annonce a été mise en ligne par Everest, un groupe cybercriminel qui pratique l’extorsion par rançongiciel, sur son site web de revendications, accessible uniqueme