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Harcèlement : l’avocat Antoine Vey, désormais visé par trois plaintes, sera jugé le 19 novembre en conseil de discipline

L’ex associé d’Eric Dupond-Moretti comparaîtra devant l’ordre du barreau de Paris. Parallèlement, le conseil de 40 ans est l’objet d’une enquête pénale, ouverte en janvier par le parquet de la capitale.
L'avocat Antoine Vey à Paris, le 3 juin 2024. (Raphaël Lafargue/ABACA)
publié le 4 novembre 2024 à 15h22

Près de deux ans après l’ouverture d’une enquête déontologique et les révélations de Libération sur des agissements au sein de son cabinet, l’avocat Antoine Vey sera jugé en conseil de discipline par ses pairs le 19 novembre. Saisi en janvier 2023, l’ordre du barreau de Paris a mené une longue et volumineuse enquête sur des faits pouvant s’apparenter à du harcèlement moral et sexuel, commis sur des collaborateurs, assistants et stagiaires du cabinet, durant une dizaine d’années. En mars 2023, Libération a publié une longue enquête basée sur vingt témoignages, adossés à un millier de captures d’écrans, de documents divers, et de plusieurs heures d’enregistrements. Ils décrivaient l’atmosphère de travail anxiogène sévissant au cabinet Vey et associés, structure créée en 2020 après le départ de l’ex-patron, Eric Dupond-Moretti, alors nommé garde des Sceaux.

Moqueries, mépris, pression extrême sur les collaborateurs – même pour des tâches à l’importance relative –, demandes multiples de courses ou travaux personnels, comportements voire gestes déplacés à l’égard de certaines femmes, ces griefs sont désormais au cœur de deux enquêtes, puisque outre la procédure disciplinaire, une enquête préliminaire a été ouverte le 19 janvier par le parquet de Paris. Antoine Vey, 40 ans, y est désormais formellement visé par trois plaintes, et de nouvelles auditions de témoins devraient se dérouler ces prochains mois.

Dans l’immédiat, Antoine Vey risque une sanction disciplinaire, allant de l’avertissement à la suspension temporaire d’exercice de la profession. Dans les cas les plus graves, la radiation peut être prononcée. Contacté par Libération, l’avocat, qui conteste les faits, n’a pas donné suite.