Un très haut fonctionnaire en correctionnelle. Pas n’importe lequel : Bruno Lasserre (70 ans), ancien président de l’Autorité de la concurrence (dans l’orbite de Bercy, même si ses locaux sont près de l’Opéra) de 2004 à 2016, puis vice-président du Conseil d’Etat, la plus haute fonction possible. Désormais à la retraite, il n’en préside pas moins la Commission d’accès aux documents administratifs. Bref, un grand serviteur de l’Etat. Mais son autoritarisme lui vaudra d’être jugé à partir de ce lundi 28 octobre pendant quatre jours pour «complicité de harcèlement moral», délit passible de deux ans de prison. Un renvoi en correctionnelle qui l’a forcé à renoncer, en janvier, à la présidence des Etats généraux de l’information, lancés par l’Elysée.
Bruno Lasserre se définit lui-même comme un «président impatient et exigeant». Cela s’est particulièrement vu lors de son long règne à l’Autorité de la concurrence (186 employés), principalement au sein de son service juridique : trois arrêts maladies pour «épuisement professionnel», plus un décès. Celui d’Alain Mouzon, re