Trois enfants d’une famille recomposée de 2, 11 et 13 ans ont été retrouvés morts mardi dans la commune de Taninges, en Haute-Savoie. D’après les informations du Dauphiné Libéré et de la Radio Télévision Suisse (RTS), confirmée ce jeudi 14 novembre par le parquet de Bonneville, leur mère a été retrouvée morte en Suisse mercredi, alors que les forces de l’ordre menaient d’importantes recherches dans la vallée de Haute-Savoie. Libération fait le point sur les éléments déjà connus dans cette affaire.

Les secours ont été appelés mardi vers 12 h 30 pour intervenir dans une maison de Taninges, commune de montagne de 3 500 habitants dans la vallée du Giffre, à environ 50 km à l’est de Genève. Constituée d’un centre bourg à 600 m d’altitude et de plusieurs hameaux, elle dispose d’une petite station de ski à 1 500 m d’altitude. A l’heure arrivée, les secours n’ont pu que constater les décès des trois enfants, ont précisé les pompiers à l’AFP, confirmant une information du quotidien régional le Dauphiné Libéré.

Ce sont les grands-parents des enfants qui ont découvert les cadavres, a assuré au Dauphiné Libéré le maire de Taninges, Gilles Peguet, et non le père du plus jeune enfant – et compagnon actuel de la mère de famille – comme l’avait rapporté BFMTV. Ils s’inquiétaient de ne pas avoir vu les enfants à l’heure du déjeuner. Les victimes sont «deux garçons de 2 et 11 ans et une fille de 13 ans», a précisé le procureur de Bonneville, Boris Duffau, dans un communiqué mardi soir.

Dans un nouveau communiqué publié ce mercredi soir et cité par France Bleu Pays de Savoie, Boris Duffau indique que «les autopsies réalisées par l’Institut Médico Légal (IML) de Grenoble ont confirmé les blessures mortelles par arme blanche. L’enquête menée par la brigade de recherches de Bonneville se poursuit afin de déterminer les circonstances exactes de la commission des faits». Des spécialistes de l’identification criminelle ont quitté le village vers 20 heures, peu avant qu’une société de pompes funèbres n’enlève les corps des trois enfants, a constaté l’AFP.

«Les autorités suisses ont confirmé l’identité de la personne retrouvée décédée, il s’agit bien de la mère des trois enfants», a indiqué Boris Duffau dans un communiqué publié jeudi 14 novembre. Il a ajouté ne pas disposer «des résultats d’autopsie» sur les causes de sa mort, et ne pas vouloir en dire plus à l’avenir.

La mère de famille avait été retrouvée morte mercredi, avait indiqué le Dauphiné libéré. Le corps sans vie de la mère, de nationalité franco-suisse selon le journal local, a été retrouvé dans son véhicule, qui avait été repéré à la frontière helvétique plus tôt dans la journée. Une information qu’a également partagée la RTS, précisant que la mère a été retrouvée morte dans sa voiture dans le village du val d’Illiez, dans le canton du Valais, à l’est de la Haute-Savoie. Depuis Taninges, il faut plus d’une heure et demie en voiture pour rejoindre cette commune en altitude, en traversant plusieurs stations de ski.

Dans la soirée de mercredi, le communiqué du procureur de la République de Bonneville avait confirmé la découverte par «les autorités suisses du canton du Valais, dans le véhicule utilisé habituellement par la mère des trois enfants, du corps d’une femme». «Les circonstances précises du décès ne sont pas encore connues, une autopsie a été ordonnée par le parquet du canton du Valais. Des vérifications sont toujours en cours pour s’assurer avec certitude de l’identité de la personne décédée», avançait-il alors prudemment.

Agée de 45 ans, elle était institutrice, selon France Bleu Pays de Savoie, travaillant dans une école primaire d’un village proche de Taninges, selon le rectorat de l’académie de Grenoble. Dépressive, elle aurait laissé une lettre puis aurait pris la direction des massifs alpins environnant Taninges, d’après Le Dauphiné Libéré. Elle était «activement recherchée» selon la gendarmerie en Haute-Savoie et dans le canton de Genève.

Un important dispositif comprenant une soixantaine de gendarmes et un hélicoptère a été mobilisé pour les recherches, a précisé à l’AFP une source proche de l’enquête. Des plongeurs venus d’Aix-les-Bains, de Valence et d’Evian ont aussi été dépêchés sur place pour sonder les points d’eau ce mercredi.

Une enquête de flagrance pour «homicides volontaires» a été ouverte et confiée aux gendarmes de la brigade de recherches de Bonneville avec l’appui de la section de recherches de Chambéry, a fait savoir le procureur.

«L’enquête se poursuit afin de déterminer les circonstances exactes de la commission des faits», selon le procureur. «Plusieurs auditions de l’entourage proche de cette famille recomposée sont en cours», a-t-il ajouté. D’après les informations du Dauphiné libéré, les pères des enfants ont été entendus par les forces de l’ordre dès mardi soir. En «état de choc», ils ont également été pris en charge par les services de secours.

Une cellule d’urgence médico-psychologique a été mise en place à la mairie de Taninges. Deux établissements où la mère des enfants avait travaillé ont reçu mercredi matin la visite d’un représentant du rectorat et une «cellule d’écoute à destination des personnels et des élèves» est mise en place avec l’appui de psychologues et personnels de santé. «Les ressources sont mises en place pour que les personnels et élèves puissent se sentir accompagnés dans ce drame», a souligné au rectorat.

Selon l’Observatoire national de la protection de l’enfance, 60 mineurs sont décédés de mort violente au sein de leur famille en 2022.

Mise à jour ce mercredi 13 novembre à 18 h 52 avec la mère retrouvée morte en Suisse ; à 12 h 24 avec l’ajout de détails sur les recherches et le lieu de travail de la mère ; le 14 novembre, avec l’identification du corps de la mère.