Une enquête pour violences aggravées a été ouverte mardi après l’agression d’une enseignante d’un collège de Fontenay-aux-Roses (Hauts-de-Seine) par d’anciens élèves de son établissement alors qu’elle était en charge d’un groupe d’élèves, a indiqué ce vendredi 28 mars le parquet de Nanterre, sollicité par l’AFP. Aucune garde à vue n’est en cours, a ajouté le parquet, précisant avoir été «parallèlement» saisi d’un signalement de l’établissement où enseigne la victime.
Violences
Mardi, l’enseignante d’éducation physique et sportive (EPS) s’était présentée peu avant 16 heures au gymnase du Parc à Fontenay-aux-Roses, à quelques minutes à pied du collège où elle enseigne. Sur place, selon une source policière, elle avait demandé à deux jeunes, qui n’étaient plus scolarisés dans l’établissement, de quitter le terrain qu’elle avait réservé pour son cours. Les deux adolescents auraient alors refusé de quitter les lieux avant d’essayer de lui dérober ses affaires. Après s’être débattue, l’enseignante se plaignait de douleurs au bras gauche et était prise en charge par l’infirmerie de son collège. «Ils l’ont attaquée verbalement puis physiquement, racontent des personnels enseignants auprès de BFMTV. Après de nombreuses insultes, les agresseurs lui ont sauté dans le dos, se sont accrochés à son cou dans un but de strangulation, et lui ont asséné plusieurs coups en la poursuivant sur une cinquantaine de mètres. Ils ont jeté ensuite son sac et son contenu dans la boue.»
«Les cours ont été suspendus temporairement pour permettre un temps d’échange avec l’équipe enseignante. Le lendemain, un accompagnement sur site a été mis en place», a indiqué le rectorat de Versailles. «Une enquête est en cours pour déterminer précisément la manière dont s’est passée l’agression inacceptable de cette professeur d’EPS», a ajouté le rectorat, précisant qu’un troisième élève, également impliqué dans l’agression, faisait l’objet d’une «mesure conservatoire» avant un conseil de discipline pour des «manquements antérieurs».
Le gouvernement mobilisé
«L’école, c’est le cœur battant de la République. L’école n’est pas un lieu où il doit y avoir des rixes […] Il va falloir trouver celles et ceux qui ont fait cela et pouvoir les punir. L’école doit être protégée», a ainsi martelé vendredi le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau en marge d’un déplacement à Nantes.
Education nationale
En visite, également vendredi, dans une école de Rueil-Malmaison (Hauts-de-Seine) avec la ministre de l’Education nationale Elisabeth Borne, le Premier ministre François Bayrou a exprimé «une pensée de solidarité» à cette enseignante, évoquant «un indice de plus que ce métier n’est pas tout à fait un métier facile» et qu’il est «au croisement de toutes les tensions de la société et de toutes [ses] dérives». Elisabeth Borne a de son côté assuré être déterminée «avec Bruno Retailleau, à mettre le paquet, avec tous les partenaires de la sécurité, pour assurer la protection de nos personnels et de nos élèves».