L’assistante maternelle (Atsem) mise en examen pour violences sexuelles sur neuf enfants âgés de 3 à 4 ans scolarisés dans une école de Vic-la-Gardiole, un village héraultais de 3 500 habitants, a été remise en liberté sous contrôle judiciaire ce jeudi 14 août. Elle avait fait appel de son placement en détention provisoire, annoncé jeudi 31 juillet en même temps que sa mise en examen, par le parquet de Montpellier.
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La chambre de l’instruction de la cour d’appel de Montpellier étudiait sa demande de remise en liberté après une audience mardi à huis clos, comme l’avait annoncé lundi BFM TV. Soupçonnée de viols et agressions sexuelles, la femme de 59 ans était jusqu’à présent maintenue en détention à la maison d’arrêt pour femmes de Nîmes, selon Midi Libre. Désormais placée sous contrôle judiciaire, elle notamment comme obligation «de ne pas se rendre dans l’Hérault, de s’abstenir de tout contact avec les parties civiles et avec interdiction d’exercer toute activité en contact de mineurs», précise la cour d’appel de Montpellier à Libé.
«C’est une décision qui me surprend car elle arrive très tôt au regard des investigations», a réagi l’avocat de parties civiles Me Marc Gallix à l’issue d’une courte audience à huis clos, évoquant les résultats encore inconnus de certaines expertises. Et d’estimer que la décision de la cour d’appel représente «une absence de visibilité pour les justiciables et pour les victimes».
L’avocate de la mise en cause a de son côté estimé, dans un communiqué adressé à Libé, que cette décision de remise en liberté est «l’expression d’une justice indépendante qui s’est extraite d’un contexte émotionnel et qui a placé au centre de sa décision la présomption d’innocence». Pour Me Isabelle Garcia Ducros, «l’information judiciaire va pouvoir se poursuivre dans l’apaisement et le respect de la parole et de la vie privée de chacun».
Des faits étalés sur neuf mois
Selon le parquet, l’enquête a débuté à la suite de la plainte déposée par les familles de deux enfants. D’après une source proche du dossier, cette plainte a été déposée le 2 juillet. Dès le lendemain, l’Atsem, qui clame son innocence, a fait l’objet d’une suspension administrative à titre conservatoire par son employeur, la mairie de Vic-la-Gardiole.
Une information judiciaire avait été ouverte le 29 juillet au tribunal judiciaire de Montpellier, pour des faits de «viols sur mineurs de 15 ans» et «d’agression sexuelle sur mineurs de 15 ans par personne ayant autorité». Le bureau du procureur a précisé dans un communiqué que «les faits visés» sont «susceptibles d’avoir été commis entre le 1er octobre 2024 et le 2 juillet 2025».
Sollicitée par l’AFP, la mairie faisait alors savoir que «ni la maire, ni aucun de ses adjoints ne répondront aux demandes des journalistes». Dans un communiqué, le rectorat de Montpellier avait exprimé son «soutien» et sa «solidarité» aux enfants et familles concernés par «ces faits d’une gravité exceptionnelle».
Mise à jour à 18 h 00 avec la réaction de l’avocate de la mise en cause