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Justice

Il avait inventé des agressions contre lui : un ancien maire de la Manche sera jugé la semaine prochaine

Le président du tribunal de Coutances a rejeté ce mardi 19 mars une procédure de «plaider coupable» réclamée par Bernard Denis. L’ancien édile de Saint-Côme-du-Mont sera jugé le 27 mars pour dénonciations mensongères et exhibition sexuelle.
(Joel Saget/AFP)
publié le 19 mars 2024 à 19h03

Il avait tout inventé. Ancien maire délégué de la petite commune de Saint-Côme-du-Mont, dans la Manche, Bernard Denis sera jugé le mercredi 27 mars devant un tribunal correctionnel pour dénonciations mensongères, après avoir prétendu avoir été victime de plusieurs agressions qui n’avaient en fait pas eu lieu. Ainsi en a décidé le président du tribunal de Coutances, qui a rejeté, ce mardi 19 mars, une procédure de comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité (CRPC) souhaitée par l’ancien édile.

Bernard Denis, 68 ans, s’était retrouvé à la une de plusieurs médias à l’automne 2022 : il affirmait avoir eu les mains et pieds cloués par des agresseurs - deux hommes qui lui auraient reproché son soutien au président Emmanuel Macron. Une autre enquête menée à propos de deux tirs sur le fourgon du maire en mai 2022 avait «permis de déterminer qu’il avait menti», selon le parquet de Coutances. L’ex-maire est également poursuivi pour s’être exhibé devant une femme effectuant le ménage dans un local communal.

«Je ne comprends pas comment j’en suis arrivé là»

Lors de l’audience de CRPC qui s’est tenue à Coutances lundi, l’homme a reconnu les faits, commis en 2022 alors qu’il était maire, et a accepté la peine de six mois de prison avec sursis proposée par le procureur. «Je ne comprends pas comment j’en suis arrivé là, le surmenage peut-être», a suggéré le sexagénaire. Mais le président du tribunal n’a pas homologué cette proposition, considérant le débat nécessaire afin que la victime de l’exhibition sexuelle soit entendue.

Me Marie Lunven, avocate de la victime de l’exhibition, s’est dite «soulagée que le statut de victime soit reconnu à [sa] cliente». Interrogée par l’AFP, Me Lunven a indiqué qu’elle souhaitait demander une requalification des faits en agression sexuelle, parce qu’ils «se sont produits une dizaine de fois, alors que la victime était seule dans une pièce». Le conseil de l’ex-maire, Me Aline Lebret, a quant à elle fait valoir que son client, qui avait tenté de se suicider à l’automne 2022, «a engagé des soins psychiatriques et psychologiques».