Sophie (1) a voulu témoigner par écrans interposés depuis un tribunal des Alpes-Maritimes, où elle réside et travaille. Ce mercredi 2 avril, la femme de 42 ans accepte finalement que son récit soit public, tant que sur son écran, elle ne voit que les magistrats aixois de la cour criminelle départementale des Bouches-du-Rhône, où se déroulent les audiences. Elle ne verra ni la salle bondée, ni le box vitré depuis lequel la regarde Marc A., son ancien médecin psychiatre qu’elle accuse de viols, comme deux autres patientes – il est aussi jugé pour agression sexuelle sur une quatrième jeune femme. Au troisième jour d’audience, c’est la première d’entre elles à prendre la parole et raconter son cauchemar d’une voix posée, claire, n’écartant aucun détail face au mis en cause qui, lui, nie en bloc.
Lorsqu’elle débarque dans le cabinet du docteur A. à l’été 2010, Sophie veut mourir. Diagnostiquée bipolaire il y a quelques années et régulièrement sous traitement, elle ne trouve pas, près de chez elle, de structure pertinente pour la prendre en charge, ce qu