Sacrés débuts. Après avoir en quelques jours appelé à un «référendum sur l’immigration», déclaré que «l’immigration n’est pas une chance» ou affirmé que l’Etat de droit n’était «ni intangible ni sacré», Bruno Retailleau a annoncé ce mercredi 2 octobre dans une interview au Figaro Magazine qu’il souhaitait prolonger jusqu’à 210 jours la durée de la rétention administrative des migrants en situation irrégulière.
D’abord fixée à dix jours en 1993, la durée en centre de rétention administrative (CRA) a été portée de «manière exceptionnelle» à quatre-vingt-dix jours par la loi Collomb de 2018, et 210 jours, soit sept mois environ, en matière terroriste. C’est donc sur cette durée que le nouveau ministre de l’Intérieur, tenant d’une ligne dure sur l’immigration, souhaiterait désormais s’aligner.
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«Cela nécessite le vote d’une loi mais chacun prendra ses responsabilités devant le peuple», a ajouté le ministre, qui a en outre indiqué qu’il allait demander «aux préfets qu’ils fassent systématiquement appel de la libération d’un CRA, même si cet appel n’est pas suspensif». Dans son interview, le très droitier ministre a également pris pour cible les associations intervenant dans ces centres et chargées d’apporter une aide juridique et sociale aux personnes retenues. Il souhaite transférer cette compétence à l’Office français de l’immigration et de l’intégration et non aux associations, qui sont selon lui «juge et partie».