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Libération
Négligence ?

Implosion du sous-marin Titan : la famille de l’explorateur français poursuit OceanGate en justice

Sous-marin disparu près du Titanicdossier
Elle réclame 50 millions de dollars à la société OceanGate, qui avait organisé en juin 2023 l’expédition mortelle au fond de l’Atlantique.
Le submersible Titan en train d'amorcer sa descente. (OceanGate Expeditions/AFP)
publié le 8 août 2024 à 8h57

La famille de l’explorateur français des grands fonds marins Paul-Henri Nargeolet, mort l’année dernière dans l’implosion du Titan, submersible de tourisme d’OceanGate, accuse cette société de «négligence grave» ayant entraîné la mort. Elle lui réclame 50 millions de dollars. Selon Tony Buzbee, l’un des avocats de la famille du défunt explorateur, la requête a été déposée mardi devant un tribunal de Seattle (nord-ouest des États-Unis).

Le Titan, petit engin d’environ 6,5 mètres appartenant à cette entreprise américaine privée, avait plongé le 18 juin 2023 pour aller observer l’épave du Titanic et avait implosé, tuant sur le coup les cinq hommes à bord. Parmi eux, Stockton Rush, le patron américain et fondateur d’OceanGate Expeditions, organisatrice du voyage, l’homme d’affaires britannique Hamish Harding, Shahzada Dawood, un important homme d’affaires pakistanais et son fils, Suleman, ainsi que Paul-Henri Nargeolet, surnommé «M. Titanic».

Des alertes négligées

«Nous espérons que, grâce à ce procès, nous obtiendrons des réponses pour la famille quant à ce qu’il s’est exactement passé, qui était impliqué et comment ces personnes ont pu laisser cela arriver», a déclaré Me Buzbee, ajoutant que la plainte comprenait des éléments quant à de «sérieux problèmes concernant le submersible». Selon Matt Shaffer, un autre avocat de la famille, Stockton Rush «n’a pas été franc avec l’équipage et les passagers quant aux dangers dont lui et plusieurs autres étaient au courant».

Paul-Henri Nargeolet avait consacré sa vie à la visite de l’épave du Titanic, avec à son actif six des huit missions d’exploration qui ont permis entre 1987 et 2010 de ramener à la surface plus de 5 000 objets de l’épave, gisant au fond de l’Atlantique Nord, bien au large de Terre-Neuve. OceanGate, qui faisait payer 250 000 dollars la place dans le submersible, a suspendu ses activités après la tragédie, à la suite de révélations concernant sa politique en matière de sécurité qui avait suscité des inquiétudes par le passé.

Le contact avait été perdu moins de deux heures après le départ du Titan, lors de la phase de descente du submersible qui a probablement implosé. Des débris ont été retrouvés sur le fond marin à une profondeur de près de 4 000 mètres. Plusieurs enquêtes, dont une par les garde-côtes américains, ont été ouvertes pour élucider les causes de la catastrophe.