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Reportage

Incendie criminel à Miramas : «On s’est précipités pour sortir de l’immeuble, puis on est restés aux côtés du couple et de ses jumeaux»

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Après l’incendie qui, dans la nuit du 16 au 17 janvier, a provoqué la mort d’une mère et de son fils de 5 ans, l’incompréhension reste totale dans la cité des Molières, où l’on évoque aussi bien des représailles liées au narcotrafic qu’un différend familial.
Lundi dans la cité des Molières, à Miramas (Bouches-du-Rhône). C'est au rez-de-chaussée de cet immeuble que l'incendie criminel a été déclenché dans la nuit du 16 au 17 janvier, tuant une femme de 41 ans et son fils de 5 ans. (Patrick Gherdoussi/Divergence pour Libération)
par Emilie Laystary, Envoyée spéciale à Miramas (Bouches-du-Rhône)
publié le 20 janvier 2025 à 19h45

«Je vais vous raconter ce qu’il s’est passé mais je risque encore de pleurer», prévient Denise dans un murmure, se tenant debout dans l’entrebâillement de sa porte, au 2e étage d’un immeuble qui en compte sept. A une semaine de fêter ses 83 ans, cette habitante de la cité des Molières, à Miramas, au nord-ouest de Marseille (Bouches-du-Rhône), ne pensait pas un jour «assister à une tentative de meurtre aussi horrible, là juste en bas de chez [elle]». Encore sous le choc, elle évoque «l’épaisse fumée montée jusqu’au 7e étage», qu’elle a dû traverser, aveuglée. Et en veut pour preuve ses cheveux «encore plein de suie malgré les shampoings». Dans la nuit du jeudi 16 au vendredi 17 janvier, vers 2 heures du matin, la retraitée a d’abord été réveillée par des cris, de désespoir et de douleur mêlés. Avant de comprendre la situation, alertée par ses voisins de palier : au rez-de-chaussée, un feu s’était déclenché.

La famille victime de l’incendie, habitant au rez-de-chaussée, a d’abord eu du mal à sortir de son appartement en raison de barreaux installés aux vitres. «Avec mon mari, tous les deux en pyjama, on s’est précipités pour sortir de l’immeuble. Puis on est restés aux côtés du couple et de ses jumeaux de 5 ans», relate Denise qui vi