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Libération
Arrestation

Incendie criminel à Nice : le quatrième et avant-dernier suspect en liberté interpellé à la frontière franco-espagnole

Le procureur de Nice a fait savoir mardi 30 juillet dans la soirée qu’un homme avait été arrêté dans la nuit du lundi 29 au mardi 30 dans un bus provenant d’Espagne. Il est soupçonné d’être impliqué dans l’incendie d’un immeuble niçois qui a tué sept personnes, dont quatre mineurs, il y a deux semaines.
L'incendie criminel survenu le 18 juillet 2024 dans le quartier des Moulins à Nice a tué sept personnes. (Valery Hache/AFP)
publié le 31 juillet 2024 à 8h55

L’enquête sur l’incendie criminel de la nuit du 17 au 18 juillet à Nice a fait une nouvelle avancée. Confirmant une information du Parisien, le procureur Damien Martinelli a déclaré mardi 30 juillet dans la soirée qu’un quatrième suspect, un jeune homme de 17 ans, avait été interpellé à la frontière franco-espagnole, «dans la nuit [de lundi à mardi] alors qu’il était présent dans un bus, dans le sens Espagne-France, et qu’il rentrait donc en France».

Il fait partie des cinq personnes âgées de 17 à 25 ans suspectées d’avoir mis le feu dans la cage d’escalier de l’immeuble dans le cadre d’un différend lié à un trafic de drogue. Un acte qui a causé la mort de sept personnes de la même famille, toutes sans lien avec ce trafic, dans un appartement du quartier des Moulins : des enfants de 5, 7 et 10 ans, un adolescent de 17 ans, deux femmes de 22 et 46 ans et un homme de 45 ans s’étant défenestré pour échapper aux flammes.

Un dernier suspect encore recherché

Dès le 18 juillet, jour des faits, une première personne avait été placée en garde à vue, un homme de 25 ans résidant dans les Alpes-Maritimes. Il s’était dénoncé en expliquant avoir simplement convoyé les auteurs présumés sans avoir été au courant de leurs intentions criminelles. Selon le parquet, cette version a été mise à mal après quatre auditions par les enquêteurs.

Le 21 juillet, un deuxième homme, lui aussi mis en examen et placé en détention provisoire, avait été interpellé à son tour à Noisy-le-Grand, dans le Val-d’Oise. Un troisième jeune homme avait ensuite été intercepté le 24 juillet en région parisienne alors qu’il tentait de rejoindre la Côte d’Azur en train. Avec ce quatrième suspecté arrêté, il ne reste donc plus qu’un seul suspect recherché, un homme de 18 ans originaire du Val-d’Oise.

La vaste enquête lancée après l’incendie a permis d’établir qu’il s’agissait, selon les premiers éléments, d’un incendie criminel lié à un conflit sur fond de trafic de stupéfiants, avec lequel les victimes n’avaient aucun lien, et d’identifier cinq jeunes hommes âgés de 17 à 25 ans résidant habituellement dans les Alpes-Maritimes ou en région parisienne.

Trois d’entre eux sont soupçonnés d’avoir pénétré dans l’immeuble pour mettre le feu à la cage d’escalier et deux autres d’avoir été dans la voiture qui les a conduits. Les personnes déjà interpellées ont été mises en examen et placées en détention provisoire dans le cadre d’une information judiciaire ouverte, en particulier pour «destruction volontaire par incendie en bande organisée ayant entraîné la mort». Ils risquent la réclusion criminelle à perpétuité.

Samedi, un vibrant hommage, en présence de nombreux membres de la communauté comorienne et du maire de Nice, a été rendu à la famille endeuillée par cet incendie. Seuls trois jeunes hommes, sur les dix personnes qui la composaient, ont survécu.