Dans les rues de La Forge, hameau de Wintzenheim, une odeur de fumée flotte encore dans l’air. De sa fenêtre, un jeune homme observe l’étrange ballet de pompiers, gendarmes et journalistes en contrebas. Quelques aboiements résonnent ici et là au milieu des maisons couleurs pastel. Les vallées boisées encerclant le lieu-dit demeurent muettes. Le silence pèse.
Tôt ce mercredi 9 août au matin, un incendie a ravagé un gîte qui accueillait pour les vacances un groupe de personnes souffrant d’un léger handicap mental. Déclarées aux alentours de 6 h 30 par la propriétaire des lieux, les flammes ont été rapidement maîtrisées par les 76 pompiers et 40 gendarmes dépêchés sur place. Pas suffisant pour éviter le drame : sur les 28 occupants, 11 ont été retrouvés morts. Tous dormaient à l’étage. C’est l’incendie le plus meurtrier que la France ait connu au cours de ces sept dernières années. Au milieu des débris encore fumants et à côté d’un pan de mur brinquebalant, quelques soldats du feu fouillent les décombres. Au-dessus de leurs casques, un drone tourne désespérément dans les airs. Les chiens de l’équipe cynophile, eux, reniflent sans cesse.
«Le bâtiment était entièrement consumé dans sa partie haute, la toiture était complètement effondrée», rapporte le premier adjoint au maire, Daniel Leroy, arrivé sur place vers 7 heures. Les occupants auraient été «surpris en plein sommeil, tout le monde dormait». Selon lui, le gîte, qui se trouve sur un terrain fermé avec plusieurs